Comores , un conflit inter-villageois fait un mort

Un conflit inter-villageois fait un mort aux Comores. La victime, un jeune homme de 36 ans, a succombé à ses blessures, une fois transporté à l’hôpital, dans la nuit du dimanche. L’auteur présumé de cet acte, n’avait pas été identifié par la police judiciaire, selon le chef du parquet, qui a appelé à la paix entre les deux localités en conflit, depuis le 31 mars.

Encore un drame causé par un conflit communautaire à la Grande Comore. Et ce n’est ni match de football, ni un litige foncier, les deux principaux facteurs qui engendrent les affrontements entre les localités, qui a conduit à la mort brutale d’un jeune, dimanche. Youssouf Ali, le regretté, aurait été « poignardé à mort » selon les habitants de son village natal, Ndruani. Cette localité de la commune de Bambao Ya Mbwani, située à moins de 10km au sud de la capitale, Moroni n’est pas en bons termes avec sa voisine, Moindzaza Mbwani. Ce conflit a éclaté le 31 mars dernier, date qui correspondait au jour de l’aïd-el-fitr, marquant la fin du mois sacré de ramadan. Depuis, une accalmie semblait régner même si les tensions étaient plus ou moins palpables jusqu’à ce dimanche, 8 juin.  » Vers 19h, j’ai été informé par la gendarmerie qu’un jeune gisant par terre a été retrouvé près de Ndruani. Ils l’ont conduit à l’hôpital. Une fois arrivé là-bas, il a rendu l’âme. Moi-même je me suis rendu sur place pour constater le décès et j’ai par la suite autorisé la levée du corps pour les rituels funéraires« , a indiqué, le chef du parquet de Moroni, Abdou Ismael, dans une déclaration faite à la presse, lundi matin. Il a appelé à l’apaisement.

Des cris

Le procureur de la République a confirmé que la victime présentait des plaies dans le corps tout en indiquant avoir ordonné à la police judiciaire de mener ses investigations pour identifier et arrêter le ou les auteurs. Youssouf Ali, qui était âgé de 36 ans, selon le magistrat, travaillait dans le sanduk de Moindzaza Mboini. Quand le conflit a éclaté, pour des raisons de sécurité, il avait demandé à ses supérieurs un congé de deux mois, le temps de voir si la tension allait redescendre. «  il y a deux semaines, ayant constaté que le congé s’approchait de la fin, il nous a convié pour demander quelle voie il devait suivre. On lui a suggéré d’adresser un courrier à l’union régionale des sanduk de la Grande Comore, pour qu’elle lui trouve une solution, quitte même à l’affecter ailleurs. Mais voilà que ce drame s’est produit« , a relaté un habitant de Ndruani. Titulaire d’un master en banque et finance, la victime, était également le président de l’association culturelle de la jeunesse de sa localité natale. Le soir de son décès, il faisait partie des organisateurs d’une cérémonie religieuse de levée de fonds, destinés à la construction d’un madrassat. Les gens affirment l’avoir vu parler au téléphone en s’éloignant un petit peu du foyer où le vacarme était insupportable. Quelques minutes plus tard, les habitants ont entendu les cris et se sont précipités vers le lieu et ont retrouvé Youssouf au sol, ensanglanté.

Deux dents

 » Je dirais même que c’était un guet-apens, car tout s’est passé très vite. J’étais en train de descendre de ma voiture quand il est passé devant moi. En moins de 5 minutes, on a entendu les cris. Je fais partie de ceux qui se sont dirigés vers lui pour le conduire à l’hôpital. Il a reçu des coups de couteau dans l’abdomen et a perdu deux dents« , a détaillé un jeune de Ndruani, dans une déclaration faite devant les médias sociaux, dimanche soir juste avant l’inhumation du corps. Il faut noter que ce conflit communautaire a commencé depuis maintenant trois mois. Selon la jeunesse de Ndruani qui a tenu une conférence de presse, le 15 avril, tout est parti en vrille quand des jeunes de Moindzaza Mboini, la localité voisine, sont venus faire un rodéo avec leur voiture, musique à fond. Un acte qui a fini par mettre en colère les habitants de Ndruani. Très vite, une altercation a éclaté et un des jeunes qui se trouvaient à bord du véhicule a été molesté avant qu’il ne soit conduit chez lui. Il était 21h. Trois jours plus tard, en représailles, un jeune dénommé Yazid, originaire de Ndruani sera tabassé à son tour. Un certificat médical établi à l’époque par le service santé militaire, l’hôpital des corps armées, confirmait une contusion hémorragique pariétale gauche avec pneumocéphalie, une fracture embarrure trifocale pariétale gauche entre autres. Il a dû être évacué à Madagascar pour soigner ses blessures et n’est revenu que la semaine dernière. Entre-temps, malgré l’enregistrement de blessés des deux côtés, aucun affrontement n’avait été relevé depuis avril. Même les habitants arrêtés avaient été relâchés. Raison pour laquelle l’acte de ce dimanche a pris tout le monde de court.

Journaliste presse écrite basé aux #Comores. Travaille chez @alwatwancomore
, 1er journal des ?? / @Reuters @el_Pais @mayottehebdo ??

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