Après l’accord de cession signé avec Terminals holding, la société émiratie, qui a repris la gestion l’aéroport de Moroni, le gouvernement comorien s’était engagé à indemniser les employés congédiés. Mais deux mois plus tard, aucun argent ne leur été versé.
C’est à travers des déclarations différentes que deux groupes d’agents licenciés à l’aéroport ont lancé leur cri d’alarme. Hier, lundi, les employés de la société Comair Assistance et ceux de l’aéroport de Moroni prince Said ibrahim (Ampsi), ont appelé le gouvernement à respecter ses engagements en versant leurs indemnités de licenciement. Jusqu’ici, les agents n’ont pas entamé des démarches radicales en dépit des promesses non respectées. » Vous avez annoncé devant les médias que les fonds de nos dédommagements étaient disponibles. Le troisième jour, on nous a appelés pour récupérer les préavis, puis les courriers de licenciement. Personne ne s’est révolté. On a tous accepté les décisions car un engagement a été pris. A noter que certains parmi nous ici ont passé 20 ans à l’aéroport. Nous vous appelons à respecter vos paroles. On ne veut plus qu’on nous mente encore« , a harangué, une ex-employée de l’aéroport de Moroni, devant ses collègues. Ces mots elle disait les adresser au secrétaire général du gouvernement de l’Union des Comores, Nour El Fath Azali. Pendant une conférence presse qu’il a tenue, le 26 avril, ce dernier a annoncé des licenciements économiques à l’aéroport international. Le fils aîné d’Azali a avancé le chiffre de 500 agents qui allaient devoir plier bagages. Cette annonce faisait partie des corollaires de l’accord signé entre le gouvernement comorien et la société émiratie, Terminals Holding, à qui on a cédé la gestion des infrastructures aéroportuaires pour une durée de 30 ans.
Des échéances non respectées
Toujours à cette occasion, le secrétaire général du gouvernement a indiqué que les autorités n’ont pas voulu enclencher le processus des congédiements avant d’avoir mobilisé localisés les fonds des indemnisations. Il avait avancé le chiffre de 4 milliards de francs, (plus de 8 millions d’euros) comme la somme estimative qui permettrait de payer les droits des salariés. Aujourd’hui, les concernés n’ont toujours pas vu la couleur de cet argent. C’est pour cette raison que les anciens employés de Comair Assistance, ont tenu une conférence de presse pour réclamer le versement de tous leurs droits étant donné que des officiels assuraient que l’argent était disponible. » Si d’ici 72h, nos indemnisations ne nous sommes pas versées, ils doivent dans ce cas nous laisser reprendre le travail. Car les échéances fixées jusqu’à lors n’ont pas été respectées« , ont exigé les conférenciers. Ces derniers soulignent également des violations de leurs droits. » On a été congédiés sans chèque forfaitaire alors que nous étions là durant ces 20 dernières années à construire cette entreprise jusqu’à être confiée à une société étrangère. Pendant le coronavirus, on a accepté de sacrifier nos salaires pour permettre l’achat d’équipements« , a illustré une ex-agent de Comair. Flash Infos a essayé d’avoir une réaction auprès du gouvernement, sans succès.
« Comment peuvent-ils vivre ? »
Seulement, hier, devant les médias, les salariés de l’aéroport ont rapporté que le secrétaire général du gouvernement leur a promis que dès ce mois de juin, on commencerait à leur payer les dédommagements. On dit aussi que les premiers calculs sur les indemnisations avaient faussé ce qui a nécessité la reprise de nouveaux travaux, qui expliquerait les retards observés au cours de ces deux derniers mois. » Mais nos dirigeants doivent savoir que notre patience a ses limites. A noter que depuis l’annonce de nos licenciements, aucune autorité ne peut se plaindre d’un quelconque dérangement de notre part. Pas le moindre trouble n’a été causé par un des nôtre. Chacun est resté sagement chez soit en attendant ses droits« , a souligné ibrahim. Devant la presse, les anciens agents de Comair ont exprimé leur peine par à la situation de leurs collègues originaires des autres îles à savoir Anjouan et Moheli qui résident à la Grande Comore. » Comment peuvent-ils vivre, nourrir leurs familles, payer l’écolage de leurs enfants si après avoir été licenciés, on ne leur verse rien », s’interrogent les conférenciers. Depuis l’annonce ces vagues de licenciements, de nombreuses voies s’étaient élevées pour dénoncer cette mesure radicale, se demandant comment 500 familles allaient pouvoir vivre dans un contexte économique aussi tendu que celui-ci. De son coté, le gouvernement avait justifié cela par l’obligation de repartir sur des nouvelles bases avec le nouveau repreneur , Terminals Holding, qui a promis de moderniser les infrastructures de l’aéroport de Moroni sous la houlette d’une co-entreprise formée par l’Etat comorien et les émiratis et qui porte le nom de Terminals Airport Moroni Management. Il est dirigé depuis le 1 juin par le mauricien, Heman Koomar Lollbeharree. Quant aux aéroports secondaires, ils restent sous la supervision de l’Etat comorien.
Journaliste presse écrite basé aux #Comores. Travaille chez @alwatwancomore
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