Comores : des Comoriens sans identités longuement détenues

Pour des raisons de sécurité et face à la montée de la délinquance, le ministère de l’intérieur a autorisé les forces de police à procéder à des contrôles sur l’ensemble de territoire pas seulement les étrangères mais également des nationaux, dont certains ont passé de longues heures en détention suscitant un tollé.

Annoncée en grande pompe le samedi 9 août, par le ministre comorien de l’intérieur, Mohamed Ahmed Assoumani, pour lutter contre la délinquance, l’opération de contrôle d’identités a officiellement débuté, mardi dernier, d’abord à la Grande Comore, avant de s’étendre dans les autres îles. En deux jours, près de 117 personnes dont 70 Comoriens avaient été contrôlées par les agents de police déployés partout. Les étrangers en situation irrégulière, notamment des ressortissants de pays voisins sont expulsés, pendant que les nationaux, eux, sont priés de se régulariser, c’est-à-dire, se doter d’une carte d’identité nationale biométrique. Si les policiers ne manquent pas de publier sur Facebook les images de leurs opérations, des agissements constatés font déjà grincer de dents. A Moheli, où, en seul jour, 200 personnes ont fait l’objet d’interpellation, rien que dans la capitale, Fomboni, des témoignages rapportés indiquent que des nationaux auraient passé des heures en détention.  » Ceux qui avaient leurs pièces d’identité chez eux ont pu sortir. Il suffisait de joindre un proche qui transportait la carte au commissariat. En revanche, les citoyens qui n’en détiennent pas sont gardés jusqu’à 18h. Pour rentrer, ils ont laissé leurs coordonnées en s’engageant à entamer les démarches administratives pour se procurer une pièce d’identité. Ils doivent présenter un reçu de paiement ce jeudi sinon ils risquent d’être interpellés« , a confié une source sécuritaire qui a rappelé que bien avant la descente des policiers sur le terrain, une campagne de sensibilisation avait bien été menée auprès de la population.

Le non-port ne constitue pas un délit

Ces longues détentions au poste suscitent déjà des questions sur leurs bases juridiques. « On ne peut pas verbaliser ou arrêter un comorien pour non-port de pièce d’identité sur le territoire national« , a tranché, un juriste à qui Flash infos a posé la question.  » Au regard de la loi comorienne, ne pas être en possession d’une carte nationale d’identité lors d’un contrôle de police ne constitue pas un délit pénal…

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Journaliste presse écrite basé aux #Comores. Travaille chez @alwatwancomore
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