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Se fournir en masques, l’autre inconnue du déconfinement à Mayotte

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Alors qu’associations et syndicats de police s’inquiétaient le mois dernier des conséquences sanitaires qu’impliquait la réouverture du centre de rétention administrative, les derniers ours viennent leur donner raison. Plusieurs cas de coronavirus y ont en effet été détectés, sans que les mesures nécessaires à contenir la propagation du Covid-19 ne soient prises.

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Jérémie Gallon, comme des dizaines de membres du corps médical a pris la décision de venir prêter main-forte au CHM. Mais comme des dizaines de ses confrères ou collègues, il a d’abord dû, avant de partir “au front” contre la crise sanitaire, affronter “ce que l’administration peut faire de pire”. Récit d’un voyage en absurdie.

 

Où acheter son propre masque ? En métropole, la grande distribution a lancé tambour battant la vente de masques chirurgicaux ou en tissu. À Mayotte, la disponibilité du précieux sésame pour le grand public n’est pas encore garantie, et les commandes déjà passées tardent à arriver à bon port. Mais alors que le déconfinement approche, comment pourra-t-on s’équiper ? Pharmacies, supermarchés, entreprises… Mayotte Eco a fait le tour des options. 

Chou blanc pour la grande distribution 

Sodifram, Somaco, Jumbo Score… Toujours pas de masques en vue dans les allées des enseignes mahoraises. Pourtant en métropole, la grande distribution s’est quant à elle lancée dans leur mise en vente ce lundi. L’opération est surveillée de près par Bercy, avec un plafonnement des prix à 95 centimes le masque. Mais la plupart des enseignes assurent vendre l’équipement à prix coûtant, soit autour de 60 centimes. Des masques en tissu peuvent aussi être mis en vente pour les clients, entre un et trois euros chez Carrefour par exemple. En tout, ce sont près de 500 millions de masques qui devraient être accessibles au grand public dans l’Hexagone, chez les magasins Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché, Système U, pour ne citer qu’eux. Parmi ces entreprises, l’on retrouve d’ailleurs certains acteurs de la grande distribution locale, comme Casino, qui gère Jumbo Score, ou encore Intermarché, partenaire de la Sodifram. Malgré cela, les consommateurs mahorais devront encore attendre, comme, d’ailleurs, pour le déconfinement. “Des masques commercialisés ? Pas à l’ordre du jour”, balaie Fahridine Mlanao, directeur d’exploitation à la Sodifram. Pour l’instant, ses commandes de masques restent exclusivement destinées au personnel et il n’est pas encore question d’en vendre aux clients. “Les pharmacies attendent pour leur part un container”, croit savoir le directeur. Et c’est d’ailleurs plutôt sur le stock des officines qu’il pense se réapprovisionner à l’avenir, pour continuer d’assurer la sécurité de ses salariés au moment du déconfinement. À la Somaco, aussi, c’est encore le flou. “Nous en avons commandés il y a 15 jours, mais nous attendons encore la livraison”, affirme Azim Mamet, le directeur administratif de l’enseigne. 

Les pharmacies dans l’attente 

“Je ne peux pas vous dire quand ils arriveront”, lance une pharmacienne qui s’affaire derrière son comptoir. Les officines aussi semblent avancer dans le noir. “Nous n’avons pas beaucoup de visibilité sur les masques”, confirme Claude Marodon, le président de l’Ordre des Pharmaciens pour La Réunion et Mayotte. Sur l’île aux parfums, certaines commandes ont pourtant bien été passées, soit individuellement, soit via l’un des deux grossistes de l’île, Ubipharm et Copharmay. “Les masques sont à peine disponibles en métropole, et il faut trouver de la place dans le fret aérien”, justifie Frédéric Turlan, le directeur général pharmacien responsable de Copharmay. “Il ne faut pas oublier qu’il y a tout juste deux semaines, il n’était pas envisageable de vendre des masques chirurgicaux au grand public”, tient-il aussi à rappeler. Mais le grossiste se veut toutefois confiant sur l’arrivée des nouveaux stocks commandés : “a priori fin mai”. Et d’ici là ? “Les gens feraient mieux de rester chez eux”, maugrée-t-il. 

Les PME peuvent enfin passer commande 

“On ne s’improvise pas commerçant international en un jour”, plaisante Frédéric Turlan. Et il ne fait pas si bien dire. Si les grands groupes ont pu se réapprovisionner au plus fort de la crise, en activant leurs réseaux notamment en Chine, les plus petites entreprises ont, elles, eu un peu plus de mal à se procurer les masques. Or, avec le déconfinement qui approche, fournir leurs salariés risque fort de 

devenir nécessaire dans les semaines à venir. Bonne nouvelle ! La chambre de commerce et d’industrie vient d’annoncer la mise en ligne de la plateforme masques-pme.laposte.fr, un dispositif qui permet d’acheter, de payer en ligne, et de se faire livrer sur site. Depuis le 2 mai pour les entreprises entre 10 et 49 salariés, et depuis le 4 mai pour celles de moins de 10 salariés, Docaposte, filiale numérique de La Poste, se charge de livrer ces masques lavables conformes aux normes sanitaires (ANSM et AFNOR). Une condition : être affilié aux réseaux des CCI et CMA (chambre des métiers et de l’artisanat). L’initiative, impulsée par le secrétariat d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, doit permettre de distribuer 10 millions de masques, qui correspondent à 200 millions d’utilisations uniques. Et Mayotte est concernée, même si, “pour les entreprises d’Outre-mer, la commande et les délais de livraison pourront varier dans la mesure où certaines liaisons aériennes demeurent fortement perturbées en raison de la crise sanitaire actuelle”, précise le guide d’utilisation de la plateforme. Attention toutefois : les tarifs pour les Outre-mers ne sont pas encore affichés. En ce qui concerne les entreprises de métropole, comptez 92,50 euros hors taxes pour un lot de 40 masques et 17,80 euros hors taxes pour un lot de six masques. 

La Comema a encore du tissu 

C’était la solution pour faire face à la pénurie : les masques en tissu. Mais lundi, la préfecture a annoncé qu’il n’y avait “plus ni tissu ni élastique à Mayotte”. Pourtant, la Comema assure avoir toujours des stocks. “J’ai été étonné de lire cette information dans la presse. Nous avons encore tout ce qu’il faut pour faire des masques”, soulève Mourtouza Goulamaly, le gérant de l’entreprise de tissus mahoraise. Seul bémol : les élastiques, dont les stocks commencent en effet à montrer quelques signes d’épuisement. “Mais nous avons deux commandes qui arrivent la semaine prochaine”, assure Mourtouza Goulamaly. À défaut de pouvoir acheter un masque au supermarché, vous pouvez donc vous rendre dans les boutiques Comema, qui continuent de vendre des masques déjà cousus sur la base du patron AFNOR, à partir de 5 euros pièces. Sinon, vous pouvez en coudre vous même avec le tissu en coton recommandé, pour 6 euros le mètre. “Avec 1 mètre, vous pouvez coudre plus de 30 masques”, précise-t-il. Soit l’option la moins chère du marché, à 20 centimes le masque. Dernière option : les vendeurs à la sauvette, qui ont, eux aussi, décidé d’investir un secteur en vogue. Au rond-point du Baobab, les masques aux couleurs chatoyantes s’échangent pour trois euros pièce. Mais ceux-là n’auront pas forcément le sigle AFNOR… À vos équations ! n

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