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Les femmes mahoraises battues en plus grande insécurité pendant le confinement

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Mayotte dans le spectre d’une pénurie alimentaire

Les aides alimentaires semblent partir d’une bonne intention. Pourtant, cette initiative pourrait rapidement vider les rayons des magasins et provoquer une pénurie sur l’île, dans quelques semaines, si les acteurs sociaux ne changent pas de stratégie.

 

Le coronavirus a fait son entrée au CRA de Mayotte

Alors qu’associations et syndicats de police s’inquiétaient le mois dernier des conséquences sanitaires qu’impliquait la réouverture du centre de rétention administrative, les derniers ours viennent leur donner raison. Plusieurs cas de coronavirus y ont en effet été détectés, sans que les mesures nécessaires à contenir la propagation du Covid-19 ne soient prises.

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Jérémie Gallon, comme des dizaines de membres du corps médical a pris la décision de venir prêter main-forte au CHM. Mais comme des dizaines de ses confrères ou collègues, il a d’abord dû, avant de partir “au front” contre la crise sanitaire, affronter “ce que l’administration peut faire de pire”. Récit d’un voyage en absurdie.

 

Le confinement met à mal un bon nombre d’entreprises, et les associations ne sont pas en reste. À l’exemple de l’ACFAV qui vient en aide aux personnes victimes de violences, notamment de violences conjugales. Les professionnels redoutent les dégâts physiques et psychologiques que peuvent causer ces semaines de confinement.

Malika Bouti, conseillère conjugale et familiale à l’ACFAV s’inquiète du sort des femmes victimes de violences domestiques durant cette période. Elle pense que la situation de celles qui vivent avec leurs bourreaux va s’aggraver. “Le confinement exacerbe tout et cela va augmenter la violence dans les foyers”, se désole-t-elle, démunie. Depuis bientôt deux semaines, l’ACFAV a été contraint de réorganiser la prise en charge des femmes battues, et de tout faire à distance. Une méthode de travail incompatible avec les situations délicates dans lesquelles se trouvent ces femmes. Le téléphone est le seul lien qu’elles ont avec les professionnels de l’association. “On sent qu’elles ne disent pas tout parce qu’elles ont peur qu’on les entende. Et l’accompagnement est très compliqué. Si elles pleurent on ne peut même pas leur proposer un mouchoir ou un verre d’eau. Et des fois, nous n’arrivons pas à joindre certaines parce que c’est le mari qui a le téléphone”, explique Djamael Djalalaine, directeur de l’ACFAV. Et Malika Bouti d’ajouter, “Le confinement leur fait peur. Elles ont peur du lendemain, peur de leur agresseur, peur de la mort.” Ces femmes qui vivent constamment dans la crainte voyaient leurs rendez-vous avec les professionnels de l’ACFAV comme une échappatoire. Elles y allaient toutes les semaines, et cela leur permettait de se reposer, de se ressourcer, en participant à des ateliers ou seulement en discutant avec les autres. Désormais, le président de l’ACFAV demande à ses collaborateurs de les appeler quotidiennement. “Il est primordial de maintenir un lien avec elles. On les appelle le matin pour qu’elles nous racontent comment s’est passée la soirée, et en fin de journée pour qu’elles nous disent comment a été la journée”, indique Djamael Djalalaine.

Un manque de moyens criant

L’ACFAV dispose 225 places d’hébergement, et seulement 14 sont accordés aux femmes victimes de violences conjugales. Un chiffre qui est nettement inférieur aux réels besoins du territoire. Et le confinement détériore d’avantage cette situation critique. “Pendant cette période, nous ne sommes pas autorisés à sortir les femmes qui occupent les logements. Mais on continue à recevoir des nouvelles. Nous sommes arrivés à saturation et avons dépassé les 225 places. Alors on essaye de transformer les places de stabilisation en placement d’urgence”, informe le directeur de l’ACFAV. Mais des éléments extérieurs viennent compliquer la mission. Selon l’association, l’État a réquisitionné des appartements afin de loger des personnes pendant le confinement.

Les victimes prises en charge par l’ACFAV ont droit à des bons alimentaires. Cependant, durant cette crise, ces derniers ne semblent plus être la meilleure option. “Il est préférable que ça soit l’agent qui apporte le colis alimentaire parce que ces femmes ne peuvent plus emmener leurs enfants faire les courses mais elles n’ont souvent personne pour les garder”, affirme Malika Bouti, la conseillère conjugale.

Depuis la fermeture de l’accueil du jour de l’ACFAV, son directeur regrette la coupure radicale du lien physique entre les professionnels et ces femmes battues. Il aurait souhaité une solution alternative. “L’idéal serait que l’on puisse se rendre à domicile. Mais c’est compliqué parce qu’il faut être équipé de masques et de gants. On a fait la demande auprès de l’ARS et de la préfecture mais ils nous ont répondu qu’on ne fait pas partie des prioritaires donc nous n’aurons pas de masques.” L’association a cependant reçu des gants, mais ce n’est pas suffisant. Alors dans l’attente d’autres solutions, les professionnels devront se contenter des appels téléphoniques.

Si vous êtes victimes de violences conjugales ou autres, ou si vous connaissez une personne dans cette situation, veuillez contacter le 55 55. Ce numéro est gratuit.

 

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