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Les confinés du RSMA, acte 2

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Jérémie Gallon, comme des dizaines de membres du corps médical a pris la décision de venir prêter main-forte au CHM. Mais comme des dizaines de ses confrères ou collègues, il a d’abord dû, avant de partir “au front” contre la crise sanitaire, affronter “ce que l’administration peut faire de pire”. Récit d’un voyage en absurdie.

 

Après les rapatriés de Madascagar, la caserne militaire de Combani accueille, depuis lundi, une soixantaine de Mahorais jusqu’alors bloqués aux Comores. Parmi eux, des personnes âgées ont présenté des certificats médicaux faisant état du risque que cet isolement collectif pouvait représenter pour leur santé. Jusqu’à ce que l’État n’en décide autrement.

“Je suis hôtelier depuis 15 jours !”, s’amuse le lieutenant-colonel Frédéric Jardin, commandant du régiment de service militaire adapté (RSMA) de Mayotte. Alors que deux semaines plus tôt, la caserne de Combani ouvrait ses portes aux 104 rapatriés de Madagascar placés là en quatorzaine et sortis ce week-end, ce sont 66 Mahorais, ramenés cette fois d’Anjouan et Moroni lundi qui ont intégré l’enceinte militaire pour y passer, à leur tour, deux semaines d’isolement strict. Et si certains dysfonctionnements de la première expérience ont pu être réglés par les autorités, d’autres incompréhensions émergent.

Contrairement au scénario qui se jouait 15 jours plus tôt, la soixantaine de rapatriés s’est vu fournir des masques de protection dès leur embarquement depuis l’Union des Comores. Arrivés à Mayotte, ils ont tous été pris en charge, directement sur le tarmac, par deux médecins et sept infirmiers qui ont pris la température de chacun des voyageurs. Trois d’entre eux ont ainsi immédiatement été évacués vers le CHM du fait de leur état de santé fragile. Deux de ces personnes ont pu regagner leur domicile, où elles sont évidemment soumises au confinement. La troisième est encore hospitalisée.

Mais parmi les 66 rapatriés restants à l’aéroport, un sexagénaire et une octogénaire ont présenté au personnel soignant des attestations médicales notifiant le risque que pouvait représenter un isolement au milieu de dizaines d’autres personnes, alors qu’elles suivent elles-mêmes un lourd traitement. L’homme, atteint d’une maladie chronique grave, a ainsi ramené dans ses valises deux certificats médicaux, signés par un médecin mahorais pour le premier, et par un Réunionnais pour le second. Les documents faisant communément état d’un “risque de forme grave d’infection COVID compte tenu des traitements pris” et préconisant un confinement “seul”. Pourtant, à l’issue du contrôle sanitaire, les personnels hospitaliers ont estimé que ces deux individus étaient en état de rejoindre le RSMA. L’octogénaire, elle, a dû en être évacuée quelques heures plus tard après intervention de son médecin traitant, celui-là même qui avait signé son certificat. Concernant le deuxième cas, il devrait être ausculté ce mercredi par un médecin de l’hôpital qui statuera, ou non, sur son maintien au sein de la caserne.

Pendant ce temps, les autres confinés, parmi lesquels deux femmes enceintes de sept et huit mois, des enfants asthmatiques et plusieurs diabétiques, sont suivis chaque jour par une infirmière scolaire bénévole, qui est chargée, notamment, d’assurer la continuité des traitements. Mardi, à l’issue des premières consultations au RSMA, elle a ainsi recensé toutes les ordonnances – dont certaines avaient été, la veille, renouvelées in extremis sur le tarmac par les médecins du CHM – afin de fournir les médicaments manquants depuis le rapatriement. Deux semaines plus tôt, les Mahorais rentrés de Madagascar avaient dû attendre plusieurs jours avant de pouvoir recevoir leur traitement.

Les conditions de vie, elles, n’ont en revanche guère changé. Installés dans des chambres de deux à quatre personnes, les “résidents” de la caserne sont toujours tenus de nettoyer eux-mêmes les espaces communs où les gestes barrières sont, souvent, difficilement applicables, la soixantaine de personnes partageant les mêmes douches et sanitaires. “On nous traite comme si nous étions déjà malades”, avoue une source sur place. Mais alors que dans l’ombre de l’épidémie de Covid-19, celle de la dengue avance encore, aucun spray répulsif ou moustiquaire n’a encore été distribué.

Interrogée quant à la situation de ces 66 confinés dont le sort a été décidé par le ministère de l’Intérieur, l’agence régionale de santé semble se désolidariser de cette décision : “L’ARS ne cautionne pas forcément cette mesure qui ne fait pas l’unanimité, mais ça vient de l’État et nous devons l’appliquer.”

 

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Mayotte Hebdo n°1082

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