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Le parcours du combattant des voyageurs bloqués à Mayotte

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La fermeture des frontières a été réclamée par les Mahorais dès le début de la crise sanitaire. Cependant, elle n’a pas fait que des heureux. De nombreux voyageurs qui séjournaient temporairement à Mayotte n’ont pas pu rentrer chez eux à temps. Ils se retrouvent aujourd’hui bloqués sur l’île, désemparés.

“J’étais venu deux semaines pour rendre visiter à ma fille, et depuis impossible de rentrer chez moi.” Frédéric est arrivé à Mayotte le 16 mars. Le soir même, le président de la République annonçait le confinement total et les mesures qui en découlaient. Même si le pays était déjà en pleine crise à ce moment-là, Frédéric ne pensait pas que la situation aurait été aussi critique au point de ne pas pouvoir retourner en métropole. Selon lui, “il n’y avait pas de problème, d’ailleurs l’aéroport de Dzaoudzi est resté ouvert pendant presque deux semaines après le début du confinement”. Depuis, c’est le parcours du combattant pour ce père de famille qui fait tout pour pouvoir rejoindre sa femme et ses autres enfants restés dans l’hexagone. “Dès les premiers jours, je suis allé à la préfecture et on m’a dit que seul le deuil est considéré comme motif familial impératif. J’ai été très étonné parce que je demande un regroupement familial. Ma femme a besoin d’aide avec les enfants. Et je dois aussi rentrer pour des raisons professionnelles”, explique-t-il. Frédéric est informaticien indépendant. Il est dans l’impossibilité de pratiquer le télétravail, car il se déplace chez les clients. Il est loin d’être un cas isolé. Suite à une publication sur les réseaux sociaux, des dizaines de voyageurs se trouvant dans la même situation se sont manifestés. Ensemble, ils ont créé un collectif et comptent réunir leurs forces afin de se faire entendre par la préfecture.

D’autres vivent la situation avec philosophie et préfèrent attendre la sortie de la crise afin de rentrer chez eux, à l’image de Tom qui est venu à Mayotte trois jours avant le début du confinement. “Je comprends tout à fait cette situation. C’est regrettable, mais je le vis bien. Je suis avec ma petite amie, c’est mieux que d’être seul en région parisienne.” Comme tous les voyageurs, Tom a dû reporter son voyage à plusieurs reprises. “Air Austral m’a envoyé un message expliquant que mon vol était annulé. J’ai dû donc les appeler à nouveau pour changer mon billet. J’ai eu une place pour le 2 mai, mais suite à la dernière décision du président de prolonger le confinement le billet a été à nouveau annulé.” Désormais, il préfère attendre la fin du confinement avant de demander une nouvelle date. Contrairement à Frédéric qui a souhaité partir le plus tôt possible. L’aéroport de Dzaoudzi est supposé ouvrir le 18 mai, alors il s’est inscrit sur un vol du 19 mai. Mais rien ne lui garantit son départ ce jour-là. “Beaucoup de clients nous ont demandé de les positionner le plus tôt possible dans les vols programmés. On se fixe des dates pour avoir un cadre, mais cela ne veut pas dire qu’elles seront confirmées. On procède étape par étape au vu de la situation évolutive”, prévient Stéphanie Bégert, directrice de communication de la compagnie Air Austral.

Quel rôle joue la préfecture ?

Les voyageurs s’accordent tous à dire qu’ils ont bien été pris en charge par Air Austral dans la mesure du possible, même s’il a été difficile de joindre le service client au début. En revanche, une grande partie déplore la gestion de la crise par la préfecture. “Un service a été expressément créé pour s’occuper des situations des gens comme nous. J’ai envoyé quatre mails à l’adresse communiquée et je n’ai eu qu’un accusé réception. Je n’ai aucune information depuis trois semaines. La préfecture ne répond pas et ne donne aucune explication”, s’inquiète Frédéric. En effet, une cellule de coordination de vols a été lancée pour l’occasion. Et selon la préfecture “des efforts sont en cours pour permettre le retour en métropole des personnes qui le souhaitent via un transfert sans quatorzaine à La Réunion. La cellule de coordination des vols est chargée de recenser les demandes et de les prioriser”. Elle nous affirme que la situation devrait s’améliorer cette semaine et la semaine prochaine. Pour le moment, la préfecture n’a pas souhaité communiquer sur les modalités de retours de ces voyageurs, ce sera fait lorsqu’elles “seront stabilisées”.

En attendant, les voyageurs se débrouillent comme ils peuvent. Fréderic a même songé à aller aux Comores lorsque cela était encore possible. “J’ai pensé à prendre un bateau pour [y] aller parce que là-bas on a plus de chances d’être entendus puisque les Français qui [y] sont sont rapatriés. Mais il n’y a même plus de bateau”, dit-il avec un pincement au cœur en pensant à sa famille.

 

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