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À La Réunion, un Mahorais invente l’Anti-Covid

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L’idée est simple, mais comme on dit, il fallait y penser. Et c’est un Mahorais qui l’a fait. À La Réunion, Mikidachi Assoumani a inventé l’Anti-Covid pour faire respecter la distanciation sociale dans les transports en commun. L’initiative saluée a d’ores et déjà convaincu la commune de Saint-André, qui en équipe désormais ses bus. 

Notre île est pleine d’idées qui ne demandent qu’à être entendues. En attendant, c’est ailleurs que certains laissent libre cours à leur expression. Mikidachi Assoumani est de ceux-là. À 31 ans, ce Mahorais né à Labattoir et résidant à La Réunion depuis son plus jeune âge a inventé l’Anti-Covid, un dispositif permettant de faire respecter les mesures de distanciations sociales dans les transports en commun. Salué sur l’île Bourbon, le dispositif équipe déjà les transports en commun de Saint-André, commune d’adoption de Mikidachi. 

Comme bien souvent, l’idée née d’un constat. Agent de sûreté aéroportuaire et réserviste de la gendarmerie, Mikidachi est mobilisé à ce titre pendant le confinement, pour une mission de 10 jours. Il s’agit de faire respecter les distances de sécurité dans les transports en commun qui fonctionnent toujours en mode réduit. “Nous avons parfois été confrontés à des situations un peu compliquées”, explique-t-il. “Si, par l’autorité que nous confère la tenue de gendarme, les gens nous écoutent, que se passe-t-il quand il s’agit d’un contrôleur ? Et quand bien même ni eux ni nous ne pouvons être dans chaque bus. Alors, comment faire respecter ces mesures ?” En parallèle, il est amené à échanger sur le sujet avec l’un des dirigeants d’une entreprise de transport. Le responsable lui confie alors que la grande crainte des professionnels concerne le déconfinement à venir : “Comment allaient-ils faire lorsque nous ne serons plus mobilisés ? Rien n’était encore prévu.” 

Effectivement, lorsque ledit déconfinement arrive, les compagnies utilisent de la rubalise pour condamner un siège sur deux, en complétant par des affiches de sensibilisation. Autant dire que le respect des mesures dépend de la volonté de l’usager : s’il a envie de s’asseoir malgré tout, il le fait. “Il fallait une barrière physique”, commente Mikidachi en poursuivant : “J’ai alors réfléchi à un matériau qui ne serait pas très cher, pas dangereux, qui n’altèrerait pas non plus le siège et qui ne s’enlèverait pas facilement.” Le PVC s’impose et il réalise un premier prototype pour démarcher les transporteurs et leur exposer l’intérêt de l’équipement. Le dispositif, “peu coûteux pour être intéressant pour les transporteurs touchés par la crise”, consiste à fixer une barre transversale en travers du siège pour le rendre inutilisable. Il commente : “Tous ont trouvé que l’idée était excellente, mais les décisions se prennent en comité de direction, donc c’est assez long. J’en ai donc profité pour continuer à démarcher, et je suis allé voir un élu de la commune de Saint-André, président de la communauté intercommunale Réunion Est (Cirest), à qui j’ai expliqué mon idée. Il l’a trouvé bonne et le contrat a commencé pour en équiper les bus de la commune.” C’était il y a deux semaines. 

Bientôt à Mayotte ? 

Au total, 70 Anti-Covid sont produits pour la commune par Mikidachi lui-même avec l’aide de sa famille. Une démarche encore possible, mais “s’il y a une grosse demande, je serai obligé de sous-traiter la fabrication”. Car le démarchage continue. La médiatisation a donné au dispositif, breveté, une visibilité et une crédibilité. Le jeune entrepreneur ambitionne d’ailleurs de pouvoir en équiper les cinémas de l’île intense, qui rouvrent le 22 juin, mais aussi les transports scolaires de son île natale, Mayotte. “Via la délégation de Mayotte à la Réunion, j’ai pu rentrer en contact avec le conseil départemental pour lui présenter le projet et essayer de le mettre en place avec les transporteurs. Je suis dans l’attente d’une réponse”, explique-t-il, espérant que la collectivité soutienne cette invention mahoraise et que les institutions – Département ou État – puissent l’aider dans l’acheminement des Anti-Covid si le contrat venait à être validé. Et pour cause : “Il y a le transport entre Mayotte et La Réunion. S’il est pris en charge, je pourrais les fournir au même prix qu’à La Réunion. Sinon, je serais obligé de répercuter ce coût sur le prix.” L’occasion est donnée à nos autorités, locales ou nationales, de soutenir une initiative mahoraise qui risque de faire des émules. Une belle image pour le territoire. À considérer, donc, comme un investissement.

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