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À la lingerie du centre hospitalier de Mayotte, 1.2 tonne de linge sale passe entre leurs mains

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Chaque matin, les agents de la lingerie récupèrent le linge sale dans tout le centre hospitalier pour l’envoyer à la Blanchisserie de Mayotte. Une mission indispensable qui n’est pas sans risque et qui requiert une certaine rigueur. Malgré l’angoisse du virus, l’équipe se serre les coudes pour faire tourner son service.

7h30. D’imposants bacs métalliques remplis de linges sales reviennent des différents services de soins. Comme chaque jour à cette heure-là, les roues s’entrechoquent et patinent sur le bitume pour se placer en file indienne, dans le chemin qui mène à l’entrée de la lingerie. L’apparition du soleil bouillant au-dessus du bâtiment réfléchit délicatement sur le matériau grisâtre. Tour à tour, les “caisses” pénètrent dans un petit local pour la pesée. À l’intérieur, Raoudhoiti, le dos apposé contre le mur, griffonne des chiffres sur un bout de papier. L’affichage de 109.20 kg lui fait momentanément relever la tête. À quelques mètres, charlotte verte vissée sur la tête, l’employé de la Blanchisserie de Mayotte, le prestataire du centre hospitalier, dépose alors tous les contenants dans un charriot pour les emmener vers son camion. “Nous avons trois couleurs : le bleu pour le linge plat (draps, champs, alèses, services de table ou de bain, taies, gants), le rouge pour le linge souillé, par l’urine et le vomi par exemple et le transparent pour le linge infecté, une pratique qui existait déjà précédemment”, développe Karima Abdourrahamane, la responsable du service, tout en précisant que des sacs solubles ont été reçus la semaine dernière spécialement pour le Coronavirus. Une précaution plus que souhaitable dans la lutte contre la propagation du virus, sachant que le linge n’est pas systématiquement bien trié. Ainsi, ces erreurs d’inattention peuvent provoquer des pénuries. À l’instar du linge de ménage qui s’est retrouvé mélangé et incinéré avec les déchets d’activités de soins à risques infectieux (dasri)… “En deux semaines, on n’avait plus rien !”, souligne-t-elle.

“Il fallait leur remonter le moral”

De retour à l’extérieur, Said, Mohamadi et Omar décrassent avec énergie les grosses boîtes. Bilan de l’opération : 1.2 tonne de linge sale récupérée au CHM. Auquel s’ajoutent 300 kilos provenant des hôpitaux périphériques et des centres de consultation. Ce qui représente ni plus ni moins un total de 5.500 pièces. La première partie de la journée s’achève. Direction la douche avant de se changer et de pénétrer dans la zone propre où Salama finalise les derniers préparatifs avant l’envoi du propre. “Au début de l’épidémie, mes agents avaient peur de se croiser. Il fallait systématiquement leur remonter le moral avant de les envoyer dans les services. Même si aujourd’hui le stress s’est quelque peu dissipé, on vit toujours avec la peur de l’attraper, surtout ici à Mayotte”, concède Karima Abdourrahamane, qui loue le professionnalisme et le sérieux de son équipe, notamment vis-à-vis du respect des règles d’hygiène et de sécurité. Pas de place au doute puisqu’il est déjà l’heure d’entamer les livraisons. À 9h, douze armoires sortent de la lingerie pour se rendre aux quatre coins de l’établissement. Celles-ci contiennent toutes les dotations fixes pour équiper les lits ainsi que les personnels soignants. Un travail d’orfèvre qui exige une minutie absolue. Toutefois, “il est possible que des services fassent quelques ajustements le matin même en fonction des entrées et des sorties”.

“Ils ont tous joué le jeu malgré la fatigue”

Si les agents de la lingerie se font discrets dans les couloirs, ils n’en restent pas moins indispensables au bon fonctionnement de l’hôpital. “On nous a mis en tête que le Covid circulait partout au CHM, donc il faut se prendre en charge soi-même, éviter de toucher tout et n’importe quoi et se protéger avant de sortir… Psychologiquement, on s’est adapté et on se sent plus à l’aise.” D’ailleurs, certains n’ont pas hésité à annuler leurs congés ou leurs jours de repos pour remplacer des collègues touchés par la dengue au cours des dernières semaines. “On a dû jongler avec le planning des uns et des autres, mais ils ont tous joué le jeu malgré la fatigue”, relate fièrement Karima Abdourrahamane. Et en supposant les sourires s’afficher derrière les masques de Salama, Raoudhoiti, Toiymina, Said, Mohamadi et Omar, cette solidarité ne risque pas de s’effondrer de sitôt.

 

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