Stratégie de reconstruction à Mayotte : des ambitions affichées, mais des zones d’ombre sur les moyens face aux risques naturels

Présentée à l’occasion du Comité interministériel des Outre-mer (CIOM), la  » Stratégie quinquennale pour la reconstruction et le développement de Mayotte 2026-2031  » affiche, selon le sénateur Said Omar Oili, « des ambitions notables en matière de prévention des risques naturels ». Mais derrière l’annonce, plusieurs interrogations demeurent sur la faisabilité réelle de ces objectifs, notamment en matière de moyens humains, de gouvernance locale et de calendrier.

Une stratégie sans bilan initial ni priorisation claire

Selon le sénateur Saïd Omar Oili, le chapitre consacré aux risques naturels, intitulé « Protéger les Mahorais face aux aléas naturels », surprend par son manque de mise en contexte. Aucune analyse de l’existant ni de bilan des dispositifs actuels n’est présentée, alors même que les événements récents – comme le cyclone Chido ou l’activité du volcan sous-marin Fani Maoré – ont mis en évidence la vulnérabilité du territoire.
Paradoxalement, si le risque sismo-volcanique est invoqué dans d’autres volets du plan, il est totalement absent de l’introduction de cette partie, laissant un flou sur la cohérence générale du document.

Des objectifs imprécis et une mise en œuvre incertaine

L’ » Objectif 11  » consacré à la protection contre les aléas naturels s’apparente davantage à une liste d’enjeux qu’à un programme d’actions précises et quantifiables. Résultat : les effets attendus restent vagues, et le déroulement prévisionnel présenté pour 2025 apparaît trop ambitieux au regard des moyens annoncés… c’est-à-dire inexistants à ce stade.
Le manque de clarification sur la gouvernance locale – qui pilotera ces actions sur le terrain ? – ainsi que l’absence de priorisation des nombreuses mesures envisagées, soulèvent de vives inquiétudes quant à la capacité de mise en œuvre réelle du plan.
Des moyens humains et financiers absents

Ni le document présenté, ni le calendrier évoqué n’apportent de précisions sur les moyens humains et financiers mobilisables. La mention d’un éventuel renforcement temporaire du SIDPC (Service interministériel de défense et de protection civiles) et la création d’un groupe de travail entre la préfecture et la DEAL sont les seuls éléments concrets cités. Doit-on en conclure que les ressources locales sont notoirement insuffisantes ?

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