L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Des ressortissants mahorais bloqués aux Comores depuis janvier

À lire également

Les danses traditionnelles mahoraises deviennent un sport à part entière

C’est une idée on ne peut plus originale qui a émergé dans la tête d’un amoureux des danses traditionnelles locales. Mansour Ramia est à l’origine de Moovafrica, un programme de sport basé sur les danses de chez nous. Le concept est adopté à l’international par des centaines de milliers de personnes. Aujourd’hui, le fondateur a besoin de passer à l’étape supérieure, mais le parcours n’est pas de tout repos.

Munia Dinouraini, une benjamine prête à redistribuer les cartes de la politique

Novice en politique, la benjamine de 27 ans du nouveau conseil municipal de Mamoudzou, membre de la majorité, ne veut pas faire de la figuration au cours des six prochaines années. Au contraire, elle compte bien jouer des coudes pour se faire entendre et défendre ses dossiers avec hargne. Portrait d’une enfant de M’Tsapéré, prédestinée à un tel engagement. 

Discorde à la mairie de Mamoudzou

Rien ne va plus à la mairie de Mamoudzou. L’opposition sort les griffes via un courrier envoyé le 23 avril, demandant au maire de réunir les conseillers municipaux. Le courrier signé par neuf d’entre eux pointe du doigt la politique de la mairie pendant la crise sanitaire. L’équipe du maire Mohamed Majani dénonce un coup politique.

Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue sa propagation à Mayotte et que le flou règne sur la situation sanitaire en Union des Comores, la LIC se poursuit, d’ailleurs amplifiée pour limiter l’impact que pourrait avoir l’importation de nouveaux cas sur le territoire. Pour autant, après une baisse, les arrivées de kwassas tendent à reprendre depuis quelques jours, sans qu’elles ne soient a priori imputables au Covid-19. Le point avec Julien Kerdoncuf, sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine. 

Depuis janvier, plusieurs ressortissants mahorais sont bloqués aux Comores. Si un bateau est affrété tous les lundis en direction de Mayotte, peu d’élus ont la possibilité d’embarquer. Qu’ils soient français ou bénéficiaires d’un titre de séjour, le résultat est le même : la liste est longue. Créé lors du premier confinement, le collectif des Mahorais du Monde tente de leur venir en aide en faisant jouer ses contacts.

« À la base, je suis venu ici pour faire mon passeport dans le but de pouvoir continuer mes études en métropole… Mais depuis janvier, je suis coincé », souffle, complètement déboussolé, Fayad. Âgé d’à peine 18 ans, le jeune homme se retrouve seul à Anjouan, une partie de l’archipel des Comores qu’il ne connaît presque pas. Si le reste de sa famille possède des papiers français, l’étudiant ne bénéficie que d’un titre de séjour. Raison pour laquelle il a dû rejoindre l’île voisine dans l’espoir de détricoter sa situation administrative.

Deux mois après son départ du 101ème département, Fayad panique. La faim et surtout la peur s’installent. S’il a pu être hébergé durant quelques semaines, il a aussi passé plusieurs nuits dehors… « Le mois de ramadan arrive, j’ai peur de rester sur place au cours de cette période. » Ses mots sont forts et sa détresse immense. « J’ai fait tout ce qu’on m’a demandé : je suis allé m’inscrire au consulat [pour rentrer] et mes parents sont allés à la préfecture à Mayotte. Je vais même voir les bateaux qui partent tous les lundis, mais à chaque fois, on me dit que je ne suis pas sur la liste. » Désespéré, Fayad se sent totalement oublié par l’État. Au point de se demander comment un jeune de son âge peut être laissé à l’abandon, sans aucune aide, ni indication. À ses côtés, dans la même galère, se trouvent une mère et son enfant « malade » ainsi que des dizaines d’autres personnes.

 

Un collectif au service des ressortissants

 

C’est dans l’optique de venir en aide à ces oubliés de la France que voit le jour le collectif des Mahorais du Monde en mars 2020. « C’est la deuxième fois que ça arrive cette année », peste Nassem Zidini, porte-parole du collectif. Pas moins de 500 ressortissants mahorais avaient déjà été coincés aux Comores lors du premier confinement. Et cette fois encore, la décision de fermer les frontières est tombée comme un cheveu sur la soupe. Bloquant du jour au lendemain « une centaine de résidents mahorais » à Anjouan, mais aussi à Moroni. Et si chaque lundi, un bateau largue les amarres en direction de l’île aux parfums, il ne transporte à son bord qu’une quarantaine de personnes. « L’ambassade les envoie s’enregistrer au consulat, mais leur demande reste sans réponse », dévoile Nassem Zidini.

Une procédure aussi lourde qu’aléatoire, révélatrice de l’imbroglio diplomatique entre les deux pays. « Si tu ne connais pas les bonnes personnes, si tu ne sais pas écrire français, t’es bloqué. C’est hyper discriminatoire ! » Exemple la semaine dernière pour faire rapatrier une mère de famille bloquée à Anjouan. L’association a dû faire appel à « ses contacts ». En l’occurrence, le député Mansour Kamardine, qui a fait pression pour faire bouger les lignes. « Apparemment, c’est la préfecture de Mayotte qui décide de qui peut monter ou non dans les bateaux au départ des Comores, donc là on a eu de la chance, mais là-bas, il reste des gens qui sont totalement en droit de venir. »

Le collectif Mahorais du Monde souhaite aider d’autres ressortissants, mais se heurte à de nombreux obstacles. Compliqué dans ces conditions d’obtenir tous les papiers nécessaires mais aussi de communiquer avec les autorités compétentes. Nassem Zidini appelle toute personne se trouvant dans cette situation à le contacter, en attendant que la préfecture lève enfin le voile sur ce qu’il se passe sur place.

Pour contacter le collectif Mahorais du Monde, vous pouvez envoyer un email à :
collectif.mahoraisdumonde@gmail.com

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1082

Le journal des jeunes

À la Une

Crash Yemenia Airways : La peine maximale à nouveau requise en appel contre la compagnie

En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu coupable Yemenia Airways pour blessures et homicide involontaires. La même sentence est encore réclamée...

Jean-Hugues Ratenon et Estelle Youssouffa déterrent la hache de guerre

Par interventions à l’Assemblée nationale et communiqués interposés, Jean-Hugues Ratenon, député La France insoumise de la cinquième circonscription de La Réunion, et Estelle Youssouffa,...

Wuambushu 2 : Les élus mis dans la confidence des premiers détails

Avant le commencement de l’opération Wuambushu 2, dans trois semaines, les maires et élus départementaux de Mayotte ont eu droit de connaître les contours...

Une matinée à veiller sur la flore de l’îlot Mbouzi

Chaque année, en saison des pluies, l’équipe de la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi mène une opération de suivi des espèces patrimoniales. Il...

L’envie d’apprendre à Kaja Kaona au lieu « de se faire gazer »

L’insertion professionnelle est le mot d’ordre de l’association Kaja Kaona, implantée à Tsoundzou 1. Environ 350 jeunes de différents quartiers convergent ainsi vers l’emploi....