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Plan pour Mayotte | 125 actions et 1,3 milliard d’euros pour l’île

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Discorde à la mairie de Mamoudzou

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Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue sa propagation à Mayotte et que le flou règne sur la situation sanitaire en Union des Comores, la LIC se poursuit, d’ailleurs amplifiée pour limiter l’impact que pourrait avoir l’importation de nouveaux cas sur le territoire. Pour autant, après une baisse, les arrivées de kwassas tendent à reprendre depuis quelques jours, sans qu’elles ne soient a priori imputables au Covid-19. Le point avec Julien Kerdoncuf, sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine. 

La ministre des Outre-mer a annoncé mardi en Petite-Terre les détails du plan de rattrapage et de développement pour Mayotte. Infrastructures, santé, éducation : les mesures annoncées sont chiffrées à 1,3 milliard d’euros, hors ressources humaines, mais certains projets étaient déjà connus de longue date.

« Je veux que cette crise soit l’amorce d’un avenir meilleur pour Mayotte. C’est notre devoir, c’est notre responsabilité », a déclaré la ministre des Outre-mer, mardi après-midi, en Petite-Terre. Au troisième et dernier jour de son déplacement, Annick Girardin a révélé le contenu du plan de rattrapage et de développement pour Mayotte devant un parterre d’élus, de représentants de la justice, de la gendarmerie ou encore de la police. Elle a détaillé devant eux une partie des 53 engagements pris, regroupant près de 125 actions « pour améliorer la vie quotidienne à Mayotte ». Le plan a été chiffré par l’exécutif à 1,3 milliard d’euros. Il comporte des projets annoncés avant le mouvement social contre l’insécurité. Un comité de suivi, « avec toutes les parties prenantes » et animé par le préfet sera instauré ; tout comme un site internet baptisé « Transparence Mayotte » qui verra le jour d’ici la fin de l’année et qui sera « dédié au suivi des engagements ».

Côté insécurité et lutte contre l’immigration clandestine, au cœur de la « grève générale » de ces dernières semaines, seulement quelques nouveaux engagements ont été annoncés par rapport aux mesures décidées en mars. En l’espèce, la « création d’une compagnie départementale d’intervention de la police nationale » et « l’amélioration des observations radar pour lutter contre l’arrivée des kwassas ». En somme, pas de nouvelle annonce d’envergure concernant la lutte contre l’immigration irrégulière mais Annick Girardin promet de faire un « constat d’ici à la fin de l’année pour évaluer les moyens nouveaux nécessaires ». Aucun chiffrage n’a encore été réalisé sur les nouveaux moyens attribués pour la sécurité et la lutte contre l’immigration irrégulière.

La CMU en 2022

Sur le plan de la santé, les moyens dédiés à la prévention « seront augmentés de 50% cette année et doublés à hauteur de 15 millions d’euros à partir de l’année prochaine. Un effort de près de 200 millions d’euros sera consenti pour investir et moderniser l’hôpital », poursuit Annick Girardin, avec 20 millions d’euros dédiés dès cette année à des travaux urgents de modernisation du CHM. La couverture maladie universelle (CMU) sera mise en place dans le 101ème département en 2022. La ministre promet également « un vrai système de consultations programmées à l’hôpital » et d’exempter « totalement de ticket modérateur les personnes à faibles revenus ».

Le gouvernement prévoit également un plan de rattrapage des équipements sportifs à hauteur de quatre millions d’euros et l’extension et l’alignement durant le quinquennat d’une demi-douzaine de prestations sociales « dans le champ du handicap, de la parentalité, du logement, de la restauration scolaire (…) Je ne veux pas exclure non plus de durcir les conditions d’accès à ces prestations (…) afin d’éviter d’en faire des accélérateurs d’une immigration que nous cherchons à maîtriser. »

« Nous allons travailler sur la création, en loi de finances 2019, d’un fond de développement social » pour accompagner des « structures et services qui font cruellement défaut à Mayotte : (…) crèches, établissements pour personnes âgées, services à la personne, aides aux parents, offre culturelle et de loisirs aux enfants hors de l’école… », poursuit Annick Girardin.

500 millions pour l’éducation

En termes d’éducation et de formation, la ministre évoque « un effort important (…) indispensable en faveur des constructions scolaires. Sur le quinquennat, [il y aura] près de 500 millions d’euros d’investissements, soit environ le double que lors du quinquennat précédent (…) Plus de 500 recrutements seront opérés [dans l’Éducation nationale], dont 150 en plus de ce qu’impose la progression des effectifs ». 

L’habitat insalubre concerne par ailleurs « un tiers des Mahorais », selon Annick Girardin, alors que la « production de logements sociaux demeure très faible. Ce n’est pas acceptable » pour la ministre qui annonce un objectif de construction de « 400 logements en 2018 » qui sera revu à la hausse « chaque année du quinquennat ». Les crédits de la politique du logement social passeront cette année de 20 à 30 millions d’euros.

« Je n’occulte pas le sujet de l’allongement de la piste » de l’aéroport, déclare Annick Girardin, qui indique qu’une « mission sera conduite dès cet été [pour] compléter les quelques interrogations » qui se posent encore. Une autre mission sera menée concernant le développement du port de Longoni.

« Tout ne s’arrête pas avec ce plan »

Côté transports, « l’État a décidé de mobiliser plus de 110 millions d’euros au cours des quinze prochaines années [dont] près de 40 millions d’euros sur le quinquennat pour financer aux côtés des collectivités un ambitieux programme de transport », celui en commun compris. « L’effort financier de l’État pour l’entretien des routes (…) y compris les routes départementales » sera augmenté. Concernant les volets eau, assainissement et déchets, le gouvernement va débloquer « près de 150 millions d’euros au cours de la période 2018-2020 pour accompagner la programmation des investissements des collectivités. Cela permettra par exemple de créer cinq stations d’épuration au cours des trois prochaines années. »

Côté économie, « l’intégralité du CICE (…), qui sera supprimé à compter de 2019 (…), sera restituée [aux entreprises] sous la forme d’un mécanisme simple ». La ministre assure que le gouvernement ne reviendra « pas sur la départementalisation ». À noter également la mise en place d’une direction régionale de Pôle emploi en 2019.

« Tout ne s’arrête pas avec ce plan. L’avenir de Mayotte doit nous conduire à regarder au-delà même du quinquennat (…) Le plan proposé aujourd’hui n’est donc qu’une étape (…) nécessaire mais pas suffisante pour améliorer durablement la vie de nos concitoyens. Il manque aujourd’hui une vision à plus long terme », reconnaît, en guise de conclusion, la ministre.

Réactions des élus

Satisfaite « dans l’ensemble » des annonces de la ministre des Outre-mer, la députée Ramlati Ali (LREM) regrette que son cheval de bataille, la piste longue, n’ait pas fait l’objet d’annonces plus fortes. Beaucoup moins acquis à la cause de la ministre, Mansour Kamardine, député LR, regrette qu’Annick Girardin « [ait] repris pour l’essentiel des mesures annoncées par le Premier ministre (le 19 avril, en présence des élus de Mayotte, NDLR) » et a déclaré « être resté sur sa faim ». En outre, il demeure toujours sceptique quant aux dénégations du gouvernement concernant le projet de « Communauté de l’archipel » : « Je veux entendre que le projet est enterré », tempête-t-il. 

Le sénateur Thani Mohamed Soilihi est « satisfait à 75% » : « Ce n’est pas un mécontentement, c’est de la vigilance », précise-t-il, se demandant dans quelle mesure il sera possible de consommer les crédits alloués – notamment ceux concernant les créations de postes – sans mesures incitatives pour renforcer l’attractivité du territoire.

Enfin, le président du Conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani, juge les annonces « encourageantes » même si elles ne sont pas « complètes, comme l’a dit elle-même la ministre des Outre-mer ». Le président de la collectivité se réjouit particulièrement du « début de réponse en ce qui concerne les prestations sociales pour les personnes les plus fragiles », mais également des mesures concernant les infrastructures (entretien des routes départementales, soutien au transport collectif, etc.) et de l’accompagnement de l’État dans le projet (cher à Soibahadine Ibrahim Ramadani) de toilettage institutionnel.

 

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