Lors d’une assemblée plénière extraordinaire convoquée en urgence ce mercredi à l’hémicycle Younoussa Bamana, le vote sur le Conseil cadial, inscrit dans le cadre du projet de loi pour la refondation de Mayotte, a été retiré de l’ordre du jour. Le président du Conseil départemental déplore l’absence de concertation.
Ce mercredi, au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana, où se tenait une assemblée plénière extraordinaire, le point concernant le vote sur le Conseil cadial, initialement prévu à l’ordre du jour, a été retiré à la dernière minute. L’assemblée, convoquée en urgence, devait pourtant statuer sur les amendements portés par la députée Estelle Youssouffa votés en commission dans le cadre du projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte.
À l’annonce de ce retrait, les conseillers municipaux Hélène Polozec et Soula Saïd Souffou ont tous deux décidé de quitter la séance. Pour Hélène Polozec, cette décision fait planer une réelle inquiétude sur l’avenir du Conseil cadial. Elle évoque notamment des spécificités liées à la laïcité, comme en Alsace, qui pourraient également s’appliquer à Mayotte : « Ces institutions sont protégées. Un Conseil cadial n’est pas un doublon, il a une fonction propre. Tous les doublons n’ont pas nécessairement vocation à disparaître. » La conseillère départementale plaide pour une particularité du département au même titre selon elle que le Département de l’Alsace.
De son côté, le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni affirme ne pas vouloir prendre de décisions sans consultation des premiers concernés. « Malgré mes tentatives de contact, je reste sans nouvelles du Grand Cadi et de ses membres, à l’exception du Cadi de Tsingoni », déclare-t-il. Il aurait souhaité leur remettre un rapport rédigé par ses soins et échanger sur les éventualités de cette réforme du Conseil cadial.
Non concertation entre les amendements et le Département
Le deuxième amendement, concernant notamment la reconnaissance de Mayotte par les pays étrangers à ceux de l’Union européenne, a été discuté. L’amendement, porté par Estelle Youssoupha, oblige les pays tiers à reconnaître Mayotte, dans le cadre d’une future coopération internationale. « Si un différend survient avec un pays voisin, il ne doit pas impacter l’ensemble de la zone. Nous avons des accords globalement stables avec nos partenaires. C’est pourquoi j’ai demandé que cet amendement soit retiré », s’indigne le président du Conseil départemental.
Ce dernier a également regretté que ces amendements aient été proposés sans consultation préalable de son institution. La loi de refondation relative à Mayotte, elle, doit être examinée lundi prochain à l’Assemblée nationale.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.