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Le Département resserre son budget en 2023

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C’est une idée on ne peut plus originale qui a émergé dans la tête d’un amoureux des danses traditionnelles locales. Mansour Ramia est à l’origine de Moovafrica, un programme de sport basé sur les danses de chez nous. Le concept est adopté à l’international par des centaines de milliers de personnes. Aujourd’hui, le fondateur a besoin de passer à l’étape supérieure, mais le parcours n’est pas de tout repos.

Munia Dinouraini, une benjamine prête à redistribuer les cartes de la politique

Novice en politique, la benjamine de 27 ans du nouveau conseil municipal de Mamoudzou, membre de la majorité, ne veut pas faire de la figuration au cours des six prochaines années. Au contraire, elle compte bien jouer des coudes pour se faire entendre et défendre ses dossiers avec hargne. Portrait d’une enfant de M’Tsapéré, prédestinée à un tel engagement. 

Discorde à la mairie de Mamoudzou

Rien ne va plus à la mairie de Mamoudzou. L’opposition sort les griffes via un courrier envoyé le 23 avril, demandant au maire de réunir les conseillers municipaux. Le courrier signé par neuf d’entre eux pointe du doigt la politique de la mairie pendant la crise sanitaire. L’équipe du maire Mohamed Majani dénonce un coup politique.

Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue sa propagation à Mayotte et que le flou règne sur la situation sanitaire en Union des Comores, la LIC se poursuit, d’ailleurs amplifiée pour limiter l’impact que pourrait avoir l’importation de nouveaux cas sur le territoire. Pour autant, après une baisse, les arrivées de kwassas tendent à reprendre depuis quelques jours, sans qu’elles ne soient a priori imputables au Covid-19. Le point avec Julien Kerdoncuf, sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine. 

La hausse des dépenses de fonctionnement prévue en 2023 (+9%) et un déficit de trente millions d’euros dans la section d’investissement 2022 amènent le conseil départemental de Mayotte à faire des choix pour son budget primitif 2023. Ce jeudi 14 avril, les élus ont donc adopté celui-ci en confirmant plusieurs mesures comme l’arrêt des subventions pour les clubs sportifs ou des cartes de transport scolaire qui passent de dix à cinquante euros.

Le débat d’orientation budgétaire il y a un mois avait donné un aperçu de ce que la majorité départementale comptait présenter, ce jeudi matin, en séance plénière. Le conseil départemental a vu ses dépenses de fonctionnement bondir en 2022 et s’attend à une nouvelle hausse de 9% en 2023 (environ 357 millions d’euros). En cause, l’augmentation de la masse salariale qui est passée de 113 millions d’euros en 2021, à 121 millions en 2022 et qui devrait être de 128 millions en 2023. « C’est le fait de besoin en ingénierie pour les projets d’investissements, mais aussi la prise en compte des évolutions législatives réglementaires », précise Zamimou Ahamadi, la nouvelle vice-présidente en charge des finances. Cependant, les recettes de fonctionnement sont attendues aussi en hausse (375 millions d’euros), avec dix millions en plus prévus grâce au passage de 0% à 5% de l’octroi de mer régional. Celui avait été maintenu aussi bas pour limiter l’inflation en 2022.

Toutefois, la vice-présidence confirme « qu’il y aura « des arbitrages difficiles » à faire. Au premier rang duquel le budget annexe de la santé et protection à l’enfance (SPE). Son fonctionnement coûte 59 millions à la collectivité. Compensé d’habitude par l’État, des discussions sont en cours, confirme Madi Velou, le vice-président du Département. En attendant, la menace de ne prendre que les assurés sociaux dans les PMI (protection maternelle et infantile) est toujours d’actualité. « On ne le fera pas de gaîté de cœur. Ça pose aussi des questions de santé publique », admet le président du Département, Ben Issa Ousseni, qui n’a pas pu aller au bout de la séance pour des raisons de santé.

« Pas sacrifier notre jeunesse »

Dans l’opposition, plusieurs membres ont pris la parole pour dénoncer les coupes annoncées. « Je préconise de soulever davantage de réseaux, de fonds européens, de se rapprocher de l’Agence française de développement », fait valoir Maymounati Moussa Ahamadi, la conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir. Elle s’inquiète également des subventions qui ne seront pas versées aux clubs sportifs. Elle est rejointe en cela par Soula Saïd-Souffou. « Je vous demande de ne pas sacrifier notre jeunesse », argue le conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, avant de demander également d’aller réclamer « à l’État notre dû » pour la SPE et le transport scolaire. « On ne va pas à Paris avec son seau et il revient rempli », fulmine en réponse Ben Issa Ousseni. Toujours sur la question du transport des élèves, Soula Saïd-Souffou, Hélène Pollozec et Daniel Zaïdani ont imploré la majorité de ne pas augmenter de 400% le tarif des cartes, soit 50 euros à débourser pour les familles. « On va appauvrir les pauvres », constate le premier. « Il y a déjà un tiers des élèves qui ne peut pas payer les cartes de dix euros », poursuit l’élu de Pamandzi. « Il y a le risque qu’ils n’aillent plus à l’école et finissent dans la rue », s’inquiète la benjamine de l’assemblée. Ils font remarquer que le million d’euros de recettes espéré pourrait être à aller chercher ailleurs.

Sur la question des subventions au sport (voir par ailleurs), le président du Département reconnaît « qu’ils demandent un effort aux clubs pour cette année ». Selon lui, ça s’est toujours fait comme ça les années où il y avait les Jeux des îles de l’océan Indien. Car en parallèle, les 2,4 millions d’euros budgétisés pour les sportifs mahorais, qui pourraient atteindre 2,8 millions, doivent permettre à Mayotte d’être compétitive à Madagascar en août et « pas faire de la figuration ».

Un emprunt de 30 millions d’euros

Autre signe que les finances sont justes, un emprunt de trente millions est déjà prévu. Ben Issa Ousseni essaye toutefois de se montrer rassurant. « Ils ne seront débloqués que pour financer les projets », déclare-t-il, en faisant remarquer que des projets comme l’hôtel de région à Mamoudzou ou la cité administrative de Coconi pourraient nécessiter une enveloppe. « Je vous rappelle qu’il n’y a pas de co-financements pour ça », prévient-il.

Au niveau des investissements, le budget est annoncé équilibrer à 110 millions d’euros, après les trente millions de déficit en 2022. Dans les projets notables, 17 millions d’euros vont être consacrés à la réfection des routes et leur sécurisation, 14 autres serviront à la réparation du quai n°1 du port de Longoni et six derniers doivent permettre de terminer les fameux travaux du complexe sportif de Cavani.

Cinq postes supprimés dans l’organigramme

Le nouvel organigramme au conseil départemental a été dévoilé par Abdoul Kamardine, conseiller départemental de M’tsamboro. « L’évolution dans notre organisation s’inscrit pleinement dans un contexte qui oblige à une amélioration continue des services départementaux », annonce-t-il. En tout, sept pôles seront sous la supervision de la directrice générale des services, Christine Ayache. 32 postes sont supprimés contre 27 créés. Cela ne veut pas dire qu’il y des licenciements, certains postes n’ayant jamais été pourvus. Il y aura plutôt des intégrations. C’est le cas par exemple de la direction des achats et de la commande publique qui passe dans la DGA Aménagement, mobilités et Transition écologique. Abdoul Kamardine prévient que trois chantiers suivront avec les agents et les organisations syndicales au sujet « des carrières, des rémunérations et des conditions de travail ».

La motion « Wuambushu » adoptée à l’unanimité

Sur les quatre motions présentées en fin de séance, il y a eu peu de désaccords. Celle présentée par Abdoul Kamardine sur l’opération Wuambushu a fait l’unanimité. Tous les élus ont apporté leur soutien à ce vaste plan de décasages et d’expulsions d’étrangers en situation irrégulière prévue à partir de la fin de semaine prochaine. Madi Velou a aussi présenté une motion pour demander l’extension de la circulaire dite « Taubira » à Mayotte, le seul département à en être exclu. Celle-ci fixe les conditions de prise en charge des mineurs isolés et stipule qu’ils doivent être répartis sur tous les départements. Cette aide serait bienvenue pour un territoire où le nombre de mineurs non accompagnés était évalué à environ 4.500 en 2016 (chiffre de l’Observatoire des mineurs isolés). Autre motion de la majorité qui a été adoptée, celle sur la crise de l’eau demandait notamment la création d’un office de l’eau. S’il n’est pas contre ce texte, le conseiller départemental d’opposition Elyassir Manroufou a toutefois relevé que le Comité de l’Eau et de la Biodiversité de Mayotte existe déjà sur le territoire et invite à ce qu’il n’y ait pas « de doublon ».

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