L’association UrMa est vent debout contre la loi de programmation pour la refondation de Mayotte

La nouvelle association Urgence Mayotte a tenu une conférence de presse pour évoquer ses désaccords avec le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte.

Une nouvelle association

Ce lundi, les membres d’Urgence Mayotte (UrMA), toute jeune association créée fin avril, ont tenu une conférence de presse dans l’hémicycle Younoussa Bamana pour exprimer leurs désaccords sur le projet de loi de programmation pour Mayotte actuellement discuté au Parlement. Les membres veulent se distinguer des collectifs, s’exprimer non pas par “des opérations de blocage ou coup de poing mais aller à l’intérieur des dossiers à partir de données en se basant sur les données de l’Iedom ou de l’Insee”, explique Mahamoud Azihary. UrMa compte plusieurs figures de la société civile : syndicaliste, économiste, un ancien candidat à des élections législatives.

Piste longue

Urgence Mayotte est farouchement opposé à l’aménagement de la piste longue à Bouyouni. “Les élus locaux et les Mahorais veulent qu’elle soit construite en Petite-Terre”, dénonce Mahamoud Azihary. Ses membres critiquent un passage en force pour la construction à Bouyouni et évoquent “des méthodes pas très loins de celles utilisées dans les dictatures”. Sur cet aménagement, “il y a eu un débat public sur l’aménagement à Petite-Terre mais pas à Bouyouni”, fustige Ali Djaroudi, président de l’association des Usagers du transport aérien à Mayotte. Il estime que les Mahorais n’ont pas été consultés mais qu’en revanche l’Etat “utilise l’expropriation des Mahorais”. Il pense que contrairement aux annonces les travaux n’auront pas démarré en 2027.

Convergence sociale

UrMa estime que ce texte n’est pas satisfaisant concernant la convergence sociale tandis que “le principe de l’égalité réelle n’est toujours pas appliqué à Mayotte”, s’insurge Haoussi Boinahedja, secrétaire départemental de la CGT. “Nos anciens ont fait le choix de la France car ils croyaient réellement aux valeurs de la République”. Mais à chaque fois qu’on porte des revendications, on nous fait diversion”, dit-il désabusé. Cette “absence d’égalité réelle tue les salariés, entreprises, les collectivités et les administrés”. Le non alignement des salaires a selon lui des conséquences sur la retraite. “Tant qu’il n’y a pas d’alignement des salaires, aucun Mahorais ne pourra prétendre à une retraite pleine”, assure-t-il.

Sécurité dans les transports scolaires

Mahamoud Azihary regrette que le sujet de la sécurité dans les transports scolaires “ne figure pas dans le projet de loi mais seulement dans l’annexe”. Il espère qu’il sera ajouté via les amendements lors de l’examen du texte à l’Assemblée. Pourtant, le danger est de plus en plus important, “ce n’est plus uniquement des caillassages mais de véritables outils utilisés pour attaquer les bus, fabriqués en ateliers”. Il demande la mise en place de patrouilles avec des drones pour protéger les véhicules et les passagers.

Titre de séjour territorialisé

Les membres d’UrMa demandent la fin du titre de séjour territorialisé et la suppression de l’article 19 du projet de loi qui facilite les expropriations. “L’Etat fait défaut et va à l’encontre de ce que nous voulons”, juge Ben Ahamada. Selon lui, l’article 19 vise à “accélérer la spoliation des Mahorais, la construction de  24.000 logements sociaux est annoncée à Bouyouni, c’est plus ou moins le nombre de cases en tôle à Mayotte. L’Etat ne veut pas supprimer le titre de séjour territorialisé mais transférer et fixer la population de sans-papiers à Mayotte”, interprète-t-il.

Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.

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