Diplomatie | Les députés s’écharpent sur la convention d’entraide judiciaire avec les Comores

Lors de l’examen de la convention d’entraide judiciaire entre les Comores et la France par la commission des affaires étrangères, les députés se sont livrés à de vifs débats sur la situation sociale et économique de Mayotte. L’occasion pour le parlementaire Mansour Kamardine de tirer la sonnette d’alarme au-delà des rivalités partisanes.

Ce mercredi 31 janvier, tout avait commencé dans une ambiance calme, pour ne pas dire soporifique. A l’occasion de l’examen de la convention d’entraide judiciaire entre les Comores et la France par la commission des affaires étrangères, les députés ont progressivement exposé leurs divergences sans langue de bois.

Après avoir passé en revue les points techniques de la convention, le débat s’est élargi sur le climat social et économique de l’île. « Je pense que le rapporteur n’est pas allé à Mayotte. Sinon vous vous rendriez compte que la situation est plus grave que celle que vous évoquez de façon scolaire », tance Marine le Pen. L’occasion pour la présidente du Front National (FN) de s’attaquer au gouvernement comorien qu’elle considère comme l’un des responsables des difficultés de Mayotte : « On multiplie les ronds de jambe à l’égard des Comores alors qu’ils remettent en cause l’intégrité du territoire français ! », déplore-t-elle. Sans surprise, la députée rejette cet accord dont l’approbation serait vécue par les Mahorais comme un « énième abandon ». « Au contraire, ce nouvel outil pour lutter contre la criminalité ne peut qu’être salué », rétorque la rapporteure Laetitia Saint-Paul. 

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon a approuvé ce projet dans un désir de dialogue et d’entraide mutuelle avec les Comores. « Marine Le Pen, vous vous trompez (…) C’est par le dialogue que tout commence! », insiste le président du groupe La France Insoumise à l’Assemblée nationale. 

Kamardine tire la sonnette d’alarme 

Invité à s’exprimer sur le sujet, le député Mansour Kamardine a profité des débats pour alerter les membres de la commission au-delà de leurs divergences partisanes : « Ce n’est qu’au contact de la réalité que vous appréhenderez ce que nous vivons. Mais ce que nous vivons là, personne dans cette salle ne l’accepterait dans sa circonscription », lance-t-il. Après une longue intervention sur les difficultés quotidiennes des Mahorais, le député Les Républicains (LR) a invité l’Etat à s’investir davantage dans le développement des Comores. Cela afin d’éviter que sa population ne soit tentée d’émigrer sur le territoire français. « Il faut assurer l’aide au développement aux Comores (…) Nous pouvons faire mieux que les sept millions d’euros actuels », insiste-t-il, tout en se positionnant en faveur de la convention. Un discours applaudi par de nombreux députés aux tendances politiques variées. 

Forte de cette intervention remarquée, la présidente de la Commission des affaires étrangères Marielle de Sarnez a exposé un projet appréciable : le lancement d’une mission parlementaire en direction des Comores « qui inclura un passage par Mayotte ». 

 

 

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