Département : le budget 2025 revu après un rapport de la chambre régionale des comptes

Les élus départementaux se sont réunis ce lundi pour revoir le budget 2025, suite à un rapport de la chambre régionale des comptes. Si la majorité parle d’ajustements, l’opposition dénonce un budget insincère.

Les élus du département de Mayotte se sont réunis en séance plénière ce lundi à Mamoudzou pour examiner les rapports définitifs de la chambre régionale des comptes sur la gestion des finances, du patrimoine et des subventions du département. Ces observations de la CRC portent sur les exercices 2019 et suivants. « Des observations qui mettent en lumière les marges de progression en matière de pilotage budgétaire de gestion des actifs et de soutien financier aux acteurs locaux », pouvait-on lire sur les documents de présentation de cette session plénière. Cette session budgétaire s’est déroulée dans le calme, et a essentiellement porté sur la décision modificative consécutive à la saisine de la CRC par le préfet de Mayotte. Le budget 2025 initialement estimé à 500 millions d’euros, a dû être revu à la baisse. « Les recommandations de la chambre régionale des comptes portaient sur des ajustements techniques notamment sur le fonds d’amorçage que nous avions inscrit. Nous avions prévu un montant de 35 millions d’euros de travaux suite au cyclone Chido et il nous a été demandé d’en soustraire 18 millions d’euros au motif que le fonds d’amorçage pour la reconstruction de Mayotte ne concerne pas que le département », a expliqué la vice-présidente chargée des finances.

Celle-ci déplore que la CRC ait demandé que ces travaux se limitent à une reconstruction à l’identique des bâtiments endommagés par le cyclone Chido. En raison d’un nombre non négligeable de locaux anciens en sa possession, le département avait échafaudé un autre scénario. « Pour nous cela devrait être une opportunité de construire des bureaux neufs sur les sites de l’ancien CFA à Kawéni et la cité administrative de Coconi », a noté l’élue. Mais les observations de la Chambre régionale des comptes ne se sont limitées qu’à ce point précis. L’octroi de mer figure au rang des observations émises. « Étant donné que nous venions de subir le cyclone Chido, nous avions supposé que la consommation allait forcément baisser dans la mesure où cette ressource est liée à l’activité économique sur le territoire. Il s’avère que nous avons été trop prudents, par conséquent, il nous est demandé de rajouter un montant de 3, 2 millions d’euros, ce qui fait que nos recettes passent de 496 millions d’euros à 501 millions d’euros », fait remarquer Ahamadi Zamimou, 5ème vice-présidente en charge des finances et affaires européennes. Elle estime que l’impact de ce réajustement sur le budget de fonctionnement du département n’est pas énorme et qu’au final le résultat resterait le même.

Des chambres consultatives non écoutées avant le vote du budget

Du côté de l’opposition, le son de cloche est complètement différent. Pas d’hésitation à lancer le gros pavé dans la marre « d’un budget insincère ». Soula Saïd- Souffou s’est voulu extrêmement précis, « la CRC dit que nous avons artificiellement gonflé notre budget pour afficher un équilibre apparent alors que nous étions en déséquilibre. Pour parler de montant, cela signifie que lorsque nous inscrivons plus de 100 millions d’euros comme étant des apports de l’État dans le cadre de la reconstruction, la Chambre nous dit doucement les gars, cette enveloppe n’a pas été destinée à la collectivité départementale seule mais aussi à l’ensemble des communes. Vous devez inscrire la valeur réelle estimée à 30 millions d’euros ». Sur cette insincérité qu’il indexe, le conseiller départemental de Sada-Chirongui soulève que sur les questions de fonctionnement, il y aurait eu plus de dépenses que prévu, des dépenses qu’il qualifie de « minorées »« La CRC les a repéré et a étudié sur la longueur, à court et moyen terme. Elle nous dit que sur la trajectoire  le département risque de perdre sa liberté d’administration. En langage plus clair, cela s’appelle une mise sous tutelle « . Face à la gravité des mots qu’il a employés, Soula Saïd-Souffou s’est défendu de toute considération partisane, « c’est la Chambre régionale des comptes qui le dit, les chambres consultatives ont repris cela dans leurs avis. Je déplore que notre Président ait traité par-dessus la jambe les avis de ces chambres consultatives ». Membre de l’opposition, l’élu de Sada-Chirongui explique qu’habituellement, celles-ci sont entendues avant que l’assemblée départementale ne délibère. Et qu’en l’espèce, elles n’ont pas été entendues parce que leurs observations étaient gênantes pour le groupe de majorité. Une passe d’armes qui n’aura pas empêché l’adoption du projet de budget 2025. Après une courte interruption, la séance a repris, à huis clos cette fois-ci, pour parler du budget primitif.

Journaliste politique & économique

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