Les jours se suivent, et les barrages érigés par des jeunes autour de Koungou aussi. Lundi soir, ils ont ainsi été une vingtaine à bloquer la route pendant plusieurs heures, alors que la veille un évènement similaire avait lieu à Trévani. En réaction à ce phénomène presque quotidien, la gendarmerie a annoncé déployer un nouveau dispositif « plus offensif ».
C’est un barrage érigé par une vingtaine de jeunes qui a bloqué la circulation lundi soir pendant plus de deux heures à Majicavo Koropa. Alertés par plusieurs appels de riverains inquiets, les gendarmes de la brigade de Koungou, une fois arrivée sur place, ont été « pris à partie par des jets de pierres », témoigne le lieutenant-colonel François Bisquert. L’équipe a ainsi été contrainte de se replier en attendant un renfort de la gendarmerie mobile. « Après quoi le barrage a pu être défait grâce à des tirs de gaz lacrymogène ». Durant les échauffourées, une gendarme a reçu un projectile au niveau du pied, mais sans gravité. Aucun bloqueur de route n’a pu être interpellé, a confirmé la gendarmerie. « C’est toujours pareil sur ce genre d’interventions », déplore encore François Bisquert. « C’est le jeu du chat et de la souris : dès qu’on sort les lacrymogènes ils disparaissent dans les banga ».
Déjà dimanche soir, le même scénario se jouait à Trévani, où 13 grenades lacrymogènes ont été nécessaires pour disperser les jeunes qui barraient la route – alors même que le département était placé en alerte rouge à l’approche du cyclone Belna – et qui ont au passage grièvement blessé par jet de pierre un gendarme mobile au visage. En réaction, la gendarmerie et la préfecture ont annoncé s’engager « dans les jours à venir » dans une nouvelle dynamique de gestion de l’ordre public, « plus offensive » selon les mots du général Philippe Leclercq. « De façon quasi quotidienne, on observe une succession de troubles à l’ordre public générés par des bandes d’adolescents pour agresser des militaires à coups de pierre sur la commune de Koungou et ses villages associés », regrette la gendarmerie.
Enfin, concernant l’axe Majicavo-Koungou, où les bus scolaires faisaient eux aussi très régulièrement l’objet de jets de pierre au mois d’octobre dernier, « la situation est complètement sous-contrôle », assure Philippe Leclercq, « même si à Mayotte il ne faut jamais crier victoire trop tôt ». Les gendarmes déployés en renfort sur ce tronçon y seront encore présents au retour des vacances de noël.