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Nidou : Propriétaire du bar-restaurant Le M’haju

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Nidhoimi Bacar est un personnage atypique. Le M’haju, bar-restaurant réputé de la commune de Bandrélé – créé en 2007 sur la non moins célèbre plage de Musical – est son œuvre. L’entrepreneur mahorais, resté profondément attaché à l’île, nous parle de son Mayotte. La nostalgie, l’inquiétude et l’espoir transpirent de ses mots.

Cela fait dix ans tout rond que Nidhoimi Bacar propose ses services de cuisinier au bar-restaurant Le M’haju, qu’il a créé. « Tout ce que vous voyez ici a été fait de mes propres mains, mais je n’étais pas tout seul ! », précise-t-il en souriant. Marié et père de cinq enfants, Nidou, comme on le surnomme, a toujours vécu à Mayotte.

Néanmoins, les voyages, ça le connait. L’entrepreneur a parcouru quasiment toute la région océan Indien : de la Grande Comore à Anjouan, de Madagascar à La Réunion, de Maurice aux pays du Sud-ouest africain, etc., à la découverte de nouveaux horizons et des différents modes de vie. « Chaque île est belle », estime-t-il.

« Chacune a ses spécificités et c’est important de s’y rendre et de les découvrir, car elles nous cultivent. Ces voyages sont enrichissants : ils nous apprennent comment chaque population vit et s’adapte à la société. Mayotte a des choses à tirer de chaque île. » Comme de nombreux Mahorais, Nidou est également passé par la France métropolitaine. Un territoire sur lequel il ne pourrait jamais vivre. Il l’explique : « Je suis quelqu’un qui adore la nature pour la pureté qu’elle représente. Je suis né dans la nature, j’ai grandi, je vis et je travaille dans la nature. La nature et l’environnement sont ma vie. Et pour moi, la métropole est trop développée. Par rapport à mon vécu et à ma vie, je ne me voyais pas m’adapter là-bas. Mayotte est une île encore peu développée, et cela convient à mon mode de vie et mes centres d’intérêt : moins de développement, c’est moins de contraintes, notamment moins de déchets, moins de pollution. »

De Mayotte, le quarantenaire veut garder en tête ce côté sauvage, qui autrefois en faisait sa force. Il aime par exemple se souvenir du sentiment de liberté et de sécurité qui y régnait dans les années 1980 et 1990. « Nous nous contentions du peu que nous avions. Les gens n’avaient pas besoin de voler pour se nourrir ou autres. Du coup, l’insécurité n’existait pas. Nous pouvions dormir les portes et fenêtres ouvertes, et nous promener tard la nuit sur les plages sans nous soucier de ce qui pourrait arriver. »

Nidou est nostalgique aussi de l’éducation à l’ancienne qui, entre autres, attribuait un certain niveau de respect vis-à-vis des personnes âgées. Celui qui est également musicien évoque d’ailleurs souvent ce Mayotte d’avant dans ses chansons : « C’est ce qui a construit ma personnalité, ma façon d’être, et que j’essaie de transmettre à mes enfants aujourd’hui : le respect d’autrui, le respect de nos aînés, le respect de l’environnement. »

La restauration et la musique animent la vie de l’entrepreneur. Le M’haju a d’ailleurs été créé pour allier ces deux passions. Chaque semaine, du jeudi au dimanche, le bar-restaurant reçoit de nombreux adeptes de la cuisine locale. Et plusieurs fois par an, il est le lieu d’évènements éducatifs, culturels ou festifs.

C’est au M’haju que de nombreuses structures communales mettent en place leurs accueils collectifs de mineurs durant les périodes de vacances scolaires. C’est au M’haju aussi que M’toro Chamou, Wawa, Baco Oili et d’autres artistes locaux et régionaux reconnus se produisent. C’est au M’haju, encore, qu’ont été organisés les dernières Beach Party, si appréciées de la jeunesse mahoraise. Enfin, on ne peut parler du M’haju sans évoquer le Fest’Karam. En octobre dernier, Nidou fêtait la neuvième édition de son évènement qui mêle deux jours durant activités familiales, découverte des recettes mahoraises et scènes de musique. « Le Fest’Karam résume ce qu’est le M’haju finalement : de la cuisine locale et de la musique au milieu de la nature, dans une ambiance conviviale, familiale », conclut Nidou.

Ma bonne idée pour Mayotte

Nous devrions faire attention à notre mode d’évolution. Nous devrions profiter du fait de ne pas être encore véritablement développés pour ne pas reproduire les mêmes erreurs que les autres îles et pays développés, pour que demain nos enfants et petits-enfants n’aient pas à subir les conséquences désastreuses de nos choix d’aujourd’hui. Je pense toujours à la nature et à l’environnement mahorais : je souhaite par exemple qu’on réfléchisse pour que demain, Mayotte soit une référence mondiale en termes d’énergies renouvelables. Je souhaite aussi qu’il n’y ait jamais d’usines industrielles à Mayotte. Le développement, oui, mais autrement.

Ma photo marquante

Prenez-moi en photo maintenant et elle sera ma photo marquante ! La meilleure photo c’est celle prise l’instant même parce qu’elle montre qu’on est en vie. J’ai 44 ans et j’ai perdu beaucoup d’amis et de connaissances, des gens que je fréquentais et que je voyais de mes yeux. Aujourd’hui, ils n’ont plus la chance d’être pris en photo parce qu’ils ne sont plus en vie. Pouvoir encore être pris en photo, c’est ce qui important pour moi, c’est ce qui me marque.

Mon meilleur souvenir à Mayotte

Je reformulerai si vous me le permettez, et dirai plutôt « Ce qui me manque le plus à Mayotte ». Et bien c’est l’époque où l’on pouvait dormir en plein air ! Me trouver sur un djavi (natte traditionnelle) et dormir n’importe où : ça pouvait être dehors ou au milieu du village, ou sur la plage la nuit. Personne ne te prenait la tête.

Mes endroits favoris

Tout ce qui touche à la nature. Tout ce qui m’éloigne de l’urbanisation : cela peut être dans les îlots, à Saziley, à la campagne, etc. Peu importe l’endroit, si je peux installer mon djavi !

Le M’haju : un lieu de restauration et d’animation

Le M’haju, c’est avant tout un restaurant. Ouvert du jeudi au dimanche (le vendredi et le samedi soir sous réservation), Nidou y concocte de nombreux plats à base de produits locaux. Sa spécialité ? Les épices : les plats proposés font l’objet d’un assaisonnement oriental grâce à un mixe d’épices locales, africaines et européennes. « Comme la musique, la cuisine est un partage de culture. C’est ce que j’essaie de faire dans ma cuisine : mélanger par exemple dans un plat le anda de chez nous, le cumin africain et le thym européen pour un maximum de mixité. »

Le M’haju, c’est aussi un espace abritant des surfaces déblayées, ombragées, aménagées, et une scène musicale, où l’on peut organiser tous types d’actions ou d’évènements : camps de vacances, accueils collectifs de mineurs, cabarets, concerts, festivals, réunions de comités d’entreprises, anniversaires… 

Bar/restaurant Le M’haju, chez Nidou, Musical Plage ; 0269635419 ou 0639227534. Facebook : Bar Le M’Haju.

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1082

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