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Tribunal : Six ans de prison pour le président de Gueules d’amour

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On l’appelait Stam. Et l’actualité que connaissent les États-Unis comme la métropole quant aux violences policières faites aux noirs ne peut que faire écho à son histoire. Celle d’un jeune père de famille de Mayotte, tué par balle de la main d’un policier le 23 février à Kawéni. 

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Une simple affaire d’atteinte sexuelle sur une mineure de moins de quinze ans a fini par prendre de l’ampleur au tribunal correctionnel mercredi dernier. Rappelant que le débat sur le consentement, en particulier des mineurs, est toujours cruellement d’actualité, deux ans après l'adoption de la loi sur les violences sexistes et sexuelles. 

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Président de l’association Gueules d’amour, il a été jugé en appel par la cour d’assises de Mayotte, suite à un viol d’une jeune femme de 21 ans en 2014. Après une première condamnation à sept ans de prison en 2021, le trentenaire a été de nouveau déclaré coupable.

Jeune homme “gentil” et “droit” ou “violent avec les femmes “, la cour d’assises de Mayotte a entendu les deux versions jusqu’à ce mardi soir. Tyler Biasini, 38 ans ce jeudi, a laissé des souvenirs contrastés chez les nombreuses filles rencontrées. “Protecteur” pour les unes, il a un “comportement violent” ou “méchant” pour les autres. Parmi ces dernières, c’est surtout le récit de la jeune femme de 21 ans qui a été déterminant dans cette affaire (voir Flash Infos de ce mardi). Originaire du Congo et en attente d’un titre de séjour à l’époque, fréquentant le Loft où Tyler Biasini travaille comme serveur, elle reste marquée par cette histoire alors qu’elle a refait sa vie en métropole. “J’aimerais laisser ça derrière moi”, reconnaît-elle via visioconférence, presque huit ans après les faits.

Dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014, alors qu’il prétexte de lui “offrir un cadeau” pour les 21 ans de la jeune femme, il lui propose de monter dans son appartement. Selon elle, le président du refuge animalier Gueules d’amour a alors complètement changé d’attitude.”Il m’a attrapé par les cheveux et m’a tiré vers la chambre, puis a commencé à me frapper et m’insulter. Je lui ai demandé pourquoi il me fait ça pendant qu’il m’étranglait. Il m’a traité de sale pute, de sale noire”, a-t-elle raconté, ce lundi.

“Ce n’est pas parce que je suis violent que je suis un violeur”

Au cours du procès, beaucoup de témoins se sont succédé que ce soit à la barre ou en visioconférence. Ses amis, sa femme actuelle ou les personnes croisées au refuge restent très élogieux à son égard. L’ancienne présidente de l’association a même annoncé qu’il était sur son testament. D’anciennes conquêtes et son ex-femme ont eu une toute autre appréciation. Elles ont évoqué au cours de l’audience “un comportement violent” et “une frustration sexuelle”. Certaines d’entre elles ont même porté plainte ou ont déposé une main courante. Son ancien patron le décrit comme un bagarreur et grand consommateur d’alcool. “Ce n’est pas parce que je suis violent que je suis un violeur”, déclare-t-il, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer.

Décrit comme “un homme à femmes”, l’ancien barman se vantait de coucher “avec une femme différente par jour”. “Un violeur peut être persuadé qu’il est un séducteur. La sidération de la victime est alors de l’acquiescement”, explique Albert Cantinol. Sur les déclarations des témoins qui soutiennent l’accusé, “il montrait beaucoup plus d’empathie à l’égard des chiens que des êtres humains”, estime l’avocat général. “Charmeur d’un côté, violeur de l’autre.Ce n’est pas incompatible”, ajoute-il. Il requiert dix années de réclusion.

L’avocat de la victime, maître Jean-Paul Ekeu, a insisté sur les divers éléments donnés par la jeune femme et ont amené la première condamnation. « Il y a la perquisition, ses déclarations, le certificat médical, les écoutes et messages téléphoniques », rappelle-t-il. En effet, la victime a changé peu ou prou ses déclarations depuis huit ans. Et une enquête en 2014 sur des possibles faits de prostitution a permis de récupérer plusieurs conversations téléphoniques où la Congolaise a raconté la même chose à plusieurs reprises, sans savoir qu’elle était écoutée.

L’avocate de Tyler Biasini, maître Céline Cooper, a appelé les jurés “à faire le tri dans le dossier”. Sur les accusations de plusieurs femmes, elle rappelle qu’il n’a pas été condamné. Et que la seule fois où il l’a été en raison de son comportement avec les femmes en 2008, il s’agissait de violences et non d’un viol. Concernant la victime, l’avocate a tenté de mettre en lumière “des variations” dans son récit. “Vous êtes obligés de tester sa crédibilité”, indique-t-elle aux jurés. Sur “le cadeau”, une relation sexuelle précédente niée par l’intéressée ou sur le fait qu’elle ait pris ses bijoux précipitamment en sortant de l’appartement, maître Céline Cooper tente de montrer que les déclarations ne sont pas les mêmes ou à mettre en doute. Sur la prostitution, la jeune femme de 28 ans aujourd’hui s’est faite plus évasive, ce lundi. Elle rappelle toutefois : ”ce n’est pas parce qu’on est une prostituée qu’on peut vous violer”. 

La cour d’assises a confirmé le verdict en appel, tard dans la soirée de mardi, et a condamné Tyler Biasini à six ans de prison.

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