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« On n’éduque pas les enfants avec un câble électrique ! »

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Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

La mère d’un adolescent de 14 ans, poursuivie pour des violences répétées sur son fils, a été condamnée par défaut à un an de prison avec sursis mercredi au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Fait rare, c’est l’adolescent qui a lui-même entrepris de dénoncer les faits et de porter plainte. 

 

Elle est absente de la salle d’audience. Son fils de 14 ans, lui, est bien là, assis sur les bancs du public. Une mère de famille a été condamnée mercredi à un an de prison avec sursis pour des « corrections » violentes et répétées commises sur son fils ayant entraîné une ITT (interruption totale de travail) de cinq jours. « Je ne veux plus vivre là car je suis maltraité ». C’est ainsi que ce jeune garçon décrira aux policiers sa situation lors de son dépôt de plainte en commissariat. Il s’y rendra de son propre chef après que sa mère a ordonné à son cousin, le 15 février dernier, de le frapper avec un câble électrique. Le témoignage de l’adolescent, qui présentait alors de nombreuses traces de coups sur les jambes et le bras gauche, est pris au sérieux par les enquêteurs. Lors de son audition, il explique que les « corrections » de ce type sont monnaie courante dans sa famille : un retour tardif à la maison, une vaisselle, des devoirs pas faits, tous les prétextes semblent bon pour infliger une raclée au garçon. Élève en CAP qui « aime aller au lycée », le jeune homme est arrivé avec sa mère à Mayotte depuis Mohéli il y a deux ans avec un visa spécial pour raison de santé. Son beau-père, qui vit avec sa mère, a été témoin de scènes de violence, qu’il a évoquées lors de son audition. « J’ai déjà vu ma femme donner des gifles à Mohamed »*, raconte-t-il. « J’ai entendu des cris mais je ne voulais pas en entendre plus ». Au cours de sa garde à vue, la mère explique de son côté que ce 15 février, elle avait « autorisé » son neveu à « corriger (son) fils avec un fouet », ou plutôt en l’occurrence, un câble électrique. « Je n’ai jamais levé la main sur mon fils, j’ai profité de ce que mon neveu était là », dira-t-elle encore, ajoutant : « Je ne regrette pas ce que j’ai fait car il le mérite, je ne voulais pas qu’il commette des délits ». La mère raconte aussi qu’elle envisage de renvoyer le garçon aux Comores chez sa mère, « si la justice ne le garde pas ». 

 

« Ce n’est pas une petite fessée, c’est un mode éducatif ! » 

 

Placé en famille d’accueil le temps de l’enquête, l’adolescent vit mal cette période. Il s’en veut d’avoir dénoncé sa propre mère et dit aux assistants sociaux que ses voisins l’accusent de vol. Pour Me Gibello Autran, qui représente le mineur, l’absence de la mère au procès est affligeante, tout autant que l’attitude du beau-père, « qui ne parle pas avec (l’adolescent) parce qu’il considère que c’est un enfant à problème ». L’avocate raconte qu’elle a expliqué à son jeune client « que ce n’était pas lui le coupable, qu’il avait raison de porter plainte contre sa mère », malgré le respect qui lui est dû. « En aucune façon un père ou une mère ne devrait prendre un fil électrique et frapper un enfant ! Ce n’est pas comme ça qu’on éduque les enfants. Ce n’est pas une petite fessée, c’est un mode éducatif ! », s’insurge-t-elle. L’absence de la mère démontre par ailleurs toute la « solitude de cet enfant, dont on peut se demander comment il éduquera ses propres enfants ». Le substitut du procureur, Pablo Rieu, abonde dans son sens. À l’appui de ses réquisitions, il fait également valoir les preuves issues des dossiers médicaux, qui font état de traces de coups récentes mais également anciennes, démontrant la récurrence des maltraitances. Fustigeant l’attitude de cette mère qui « fuit ses responsabilités », il requiert à son encontre un an d’emprisonnement avec sursis et la déchéance de l’autorité parentale, prévue à l’article 378 du Code civil. Le tribunal correctionnel n’a retenu que la première partie de cette proposition, laissant à la mère son autorité légale de parent. 

 

* Le prénom a été modifié.

 

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