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Justice. Guerre intervillageoise à la barre

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On l’appelait Stam. Et l’actualité que connaissent les États-Unis comme la métropole quant aux violences policières faites aux noirs ne peut que faire écho à son histoire. Celle d’un jeune père de famille de Mayotte, tué par balle de la main d’un policier le 23 février à Kawéni. 

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Une simple affaire d’atteinte sexuelle sur une mineure de moins de quinze ans a fini par prendre de l’ampleur au tribunal correctionnel mercredi dernier. Rappelant que le débat sur le consentement, en particulier des mineurs, est toujours cruellement d’actualité, deux ans après l'adoption de la loi sur les violences sexistes et sexuelles. 

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La thématique de la délinquance a mis en lumière, ces dernières semaines, le rapport de jeunes bandes avec les chiens. Torturé par sadisme, utilisé comme arme et objet de rivalités, le « meilleur ami de l’homme » a la vie dure sur le territoire où associations et forces de l’ordre tente tant bien que mal d’endiguer le phénomène.

Rapt de Petite-Terre : après l’appel devant la chambre de l’instruction, case prison et « tournure politique »

Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

Le tribunal correctionnel devait juger hier matin un épisode de ce conflit lors duquel neuf jeunes de Combani ont déboulé, cagoulés et armés, dans les locaux d’une entreprise de jardinage afin de lyncher un des salariés au motif qu’il habite le village voisin. À la barre quatre jeunes combaniens âgés de 18 à 22 ans au moment des faits, les 5 autres agresseurs sont mineurs et donc seront jugés devant le tribunal des mineurs. Des jeunes hommes parfois bacheliers, ou titulaires de diplômes. Ils s’expriment correctement en français. Ils sont poursuivis pour être entrés dans l’entreprise cagoulés et munis de bâtons, de barres de fer. Sur place ils cherchent un des salariés à qui ils reprochent d’avoir “lancé une pierre” ou encore “donné un coup de bâton”, voire “proféré des menaces”, une semaine plus tôt lors d’un concert. Le salarié se réfugie derrière une porte. Ce que ne savent pas ses agresseurs c’est qu’une caméra les filme. Excepté l’un d’entre eux, tous sont cagoulés. Ils provoquent leur victime et tentent de le faire sortir en frappant la porte, détruisant les vitres du bureau. Finalement ils vont s’en prendre au scooter de l’intéressé avec une rare violence, selon les caméras de la vidéosurveillance. Médiateur en mode ninja, dégâts collatéraux et instinct de groupe À la barre, l’un des jeunes hommes, qui s’était autoproclamé “médiateur en mode ninja”, a expliqué qu’ils ne voulaient pas causer de torts à l’entreprise en question et que les dégâts résultaient de “dommages collatéraux”. Il a au passage justifié comme tous les autres cette expédition punitive sous le “coup de la colère” en affirmant qu’ils avaient laissé leurs “instincts de groupe” et “leurs instincts naturels” s’exprimer.

Une explication qui ne plait pas vraiment à la juge.
“On a déjà plusieurs dossiers de bagarres entre Combani et Tsingoni avec des coups de couteau”. Elle rappelle aussi le cas d’un adolescent de 12 ans que l’on a dû évasaner à La Réunion dans un état très grave après une rixe entre les deux villages. “C’est un jeu sans fin”, poursuit-elle et “par vos actes vous contribuez à entretenir ce climat de violence” a-t-elle fustigé à ces jeunes qui se sont montrés incapables d’avoir le moindre mot d’excuse à l’égard de leur victime. Pour l’avocate de la partie civile, Fatima Ousséni, les agresseurs ne connaissaient même pas leur victime, tout est parti de “ondit” et du fait qu’il habitait le village voisin de Combani. Pire, certains jeunes, sous l’effet du cannabis ou de l’alcool ont suivi bêtement les autres, dans cette expédition punitive préméditée. Comme ils le disent lors de leur audition, “on ne pensait pas nous-mêmes qu’on allait être aussi violent”. L’avocate a demandé pour la constitution de partie civile des dommages et intérêts de 1700 euros pour la victime et de plus de 4000 euros pour sa société, avec, en outre des frais irrépétibles de 2500 euros. Le procureur Léonardo de son côté a riposté aux déclarations des accusés. “Ce jour-là, ils sont partis de chez eux en oubliant leurs cerveaux”. “Heureusement que la porte est restée fermée” se réjouit-il, sinon “on serait aux Assises”. Il rappelle qu’aucun des prévenus ne s’est excusé envers la victime, que les remords sont absents. Il a requis à leur encontre 9 mois de prison avec sursis avec l’obligation d’indemniser leur victime et l’interdiction d’entrer en contact avec elle et de porter une arme. Il n’est pas certain que cela suffise à faire oublier la haine intervillageoise qui habite l’esprit de ces jeunes.

Adrien Theilleux

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