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Il niera les faits jusqu’au bout

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On l’appelait Stam. Et l’actualité que connaissent les États-Unis comme la métropole quant aux violences policières faites aux noirs ne peut que faire écho à son histoire. Celle d’un jeune père de famille de Mayotte, tué par balle de la main d’un policier le 23 février à Kawéni. 

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Cette fois, Khadafi* est jugé pour une affaire beaucoup plus grave. Le 2 mars 2014, c’est-à-dire le lendemain de son forfait au collège, ce ressortissant comorien fait du stop devant une brochetterie de Combani avec un complice. Un homme s’arrête, il se rend à Dzoumogné, les deux compères montent dans la voiture, un sur le siège passager avant et un sur le siège arrière. Au cours du voyage, Khadafi prétexte une envie pressante pour demander au conducteur de s’arrêter. Mais ce dernier n’est pas encore sorti du véhicule, qu’il assène plusieurs coups de poing avec son complice au pauvre homme, et même, deux coups de shombo au bras et au mollet afin de prouver leur détermination. Ils le font remonter en voiture et le conduisent dans une clairière.

Puis ils dépouillent leur victime, porte-monnaie, téléphone, carte bleue. Le shombo sous la gorge, ils le forcent à avouer son code de carte bleue. Puis, tandis que le complice prend le véhicule pour aller retirer 600 euros dans un gabier à Sada, l’autre surveille sa victime. Finalement le pauvre homme, trompant la vigilance de son gardien, lui met le doigt dans l’oeil et s’enfuit à toutes jambes. Dès qu’il arrive à Dzoumogné, il porte aussitôt plainte auprès de la gendarmerie. Dans un premier temps, les enquêteurs exploitent la vidéosurveillance de la banque où a été fait le retrait, puis ils interrogent la vendeuse de brochettis qui reconnait un des deux complices.

Enfin, c’est le père même d’un des deux voleurs qui vient se rendre à la gendarmerie pour dire que son fils “a peut-être fait une connerie” et qu’il “veut se rendre à Anjouan en Kwassa”. C’est comme ça que les gendarmes mettent la main sur Saïd*. Saïd* balance assez rapidement Khadafi*, surtout qu’il a été confondu par la vidéosurveillance qui le montre retirer 600 euros d’un compte qui ne lui appartient pas. Mais il y a aussi le cambriolage du collège. En effet, Saïd y a laissé ses empreintes, et ce n’est pas tout, on a aussi retrouvé sur place les empreintes de Khadafi*. Déjà connu de la justice pour des faits similaires et d’autres vols, escroquerie, commis durant sa minorité, Khadafi* est entendu en garde à vue. Face aux gendarmes, il nie connaître Saïd*. Et le faisceau de preuves contre lui est mince, car si la victime a formellement reconnu Saïd*, en revanche elle n’identifie pas du tout Khadafi*.

La seule chose dont le pauvre homme se rappelle est une cicatrice sur la tempe gauche. Or Khadafi* a effectivement une petite cicatrice à cet endroit…

Ce que le président ne manque pas de rappeler à la barre, pourtant, Khadafi*, d’un naturel peu commode et au regard inquiétant, continue de nier, jusqu’au bout… Or, la conviction des enquêteurs est faite. Par ailleurs, le téléphone de la victime a enregistré une partie de la conversation entre les malfaiteurs durant l’agression. On y distingue deux voix sur un enregistrement de mauvaise qualité. Les enquêteurs vont alors demander à la petite amie de Khadafi d’écouter l’enregistrement. Cette dernière va conforter les enquêteurs en reconnaissant la voix de son ami. Depuis, Saïd, qui a été relâché, s’est enfui en Anjouan.

Introuvable, il ne sera pas jugé, et, chose étrange, n’est même pas poursuivi dans cette affaire de vol avec violence pourtant plutôt grave. La justice s’est rabattue sur Khadafi*. Il a été condamné hier par le tribunal à 12 mois de prison ferme. Lui qui devait sortir du centre pénitencier en avril 2016, voit sa libération repoussée d’un an. Une peine somme toute assez clémente, pour un individu qui a déjà fait, à plusieurs reprises, la preuve de sa dangerosité pour la société, et qui ne montre aucun signe rassurant pour l’avenir. 

*Prénoms d’emprunt

A.T.

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