L’ancien directeur du plus grand microfinanceur du pays ainsi que neuf autres prévenus se trouvaient devant la justice, après l’achat d’un complexe, qui sert aujourd’hui de siège de l’institution et dont le montant d’acquisition est jugé exorbitant.
Après trois renvois, l’affaire de l’achat du nouveau siège de l’Union des Mecks, la plus importante institution de microfinance des Comores, a été jugée ce, mercredi, 13 août au tribunal de Moroni. Le procès qui a commencé à 9h, s’est étalé jusqu’à 19h. A la barre, près de 10 prévenus et 4 témoins, défendus par un ballet d’avocats. A l’origine de cette bataille judiciaire, une plainte déposée, le 21 septembre 2024 par des membres de différents Meck de base (mutuelle d’épargne et de crédit ya Komor). Parmi eux, un ancien gérant. Cette procédure a été enclenchée après l’acquisition par l’ancien directeur général de l’Union des Meck, Ahamada Saïd remplacé depuis sa mise en examen, d’un complexe sis au nord de la capitale, Moroni. Le local sert de siège. Le problème, il est reproché à cet ex-responsable élu en 2020 pour mandat de 5 ans, d’avoir violé quelques procédures quand il engageait l’institution dans l’achat du bâtiment. C’est d’ailleurs l’une des questions fondamentales qui étaient au cœur du procès d’avant-hier. Surtout que les montants en jeu sont faramineux. L’édifice en question aurait en effet été acheté, en septembre 2023, à hauteur de 1 milliard 106 millions de francs comoriens. Soit plus de 2 millions d’euros. Devant la justice, l’ancien Dg, le directeur financier et un comptable, en fonction au moment des faits étaient appelés à s’expliquer. La majorité d’entre eux sont visés par les charges de blanchiment, détournement de biens sociaux, concussion entre autres. Le verdict est attendu le 27 août prochain.
Fonds de solidarité de décès
» Il faut savoir que cet argent utilisé appartient aux membres car ce sont les 14 Meck de base qui versent des contributions à l’union des Meck. Donc ils devaient être là aussi car c’est la gouvernance de l’institution qui est en jeu« , a fait savoir, Maitre Mohamed Nassur, l’avocat de la partie civile. Pendant sa plaidoirie, ce dernier a seulement réclamé le remboursement de tous les sommes piochées dans le compte du fonds de solidarité décès (fsd). Au-delà du montant de l’achat jugé, coûteux, il se pose aussi un autre abus présumé. Pour compléter l’acquisition du local, l’ancienne direction et les membres du conseil d’administration se seraient permis de retirer de l’argent dans les caisses de ce fonds. Après chaque prêt contracté par un membre des 14 Meck de base éparpillée sur le territoire, il y a un pourcentage qui est déposé dans ce Fds pour que les familles du débiteur n’aient pas à payer le prêt en cas de décès. » Mais là, encore, il n’existerait pas de manuels procéduraux qui détaillent les conditions de…
Journaliste presse écrite basé aux #Comores. Travaille chez @alwatwancomore
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