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Une antenne de la lutte contre le travail illégal en Grande-Terre

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Vendredi 19, une antenne de la police aux frontières dédiée à la lutte contre le travail illégal était inaugurée en Grande-Terre. Implantée au cœur de Kawéni, celle-ci a vocation à rendre plus efficaces les investigations des policiers en charge de ce dossier déterminant contre l’immigration clandestine. 

« Les reconduites aux frontières, la surveillance en mer ou sur terre sont la partie visible de la lutte contre l’immigration clandestine, mais il y a aussi un travail de l’ombre qui agit dans la durée. La lutte contre le travail illégal, c’est cela. Et je sais pouvoir compter aujourd’hui sur ce nouveau dispositif pour lequel les policiers sont chaque jour sur le terrain », affirmait Julien Kerdoncuf, sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration clandestine (LIC), vendredi, lors de l’inauguration des locaux de la nouvelle antenne de la police aux frontières en Grande-Terre, dédiée à la lutte contre le travail illégal. Car si ce dernier ne concerne pas que les personnes étrangères dans la clandestinité, il est l’une des motivations qui les poussent à s’installer sur le territoire. 

Cette antenne, constituée de quatre policiers, est donc désormais présente à Kawéni. Un choix d’implantation qui ne doit rien au hasard. Le sous-préfet l’expliquait : « Nous sommes dans le poumon économique de Mayotte, le coffre-fort de l’île. En ayant notre antenne ici, nous sommes aussi au cœur du secteur informel. » Attention toutefois, leur secteur d’intervention reste départemental, comme celui de la brigade de Petite-Terre et sa huitaine d’effectifs. 

Pour illustrer ce choix d’implantation, un exemple mis en exergue par Julien Kerdoncuf, qui avait accompagné sur le terrain, la veille, les hommes de l’Unité de lutte contre le travail illégale de la brigade mobile de recherche. « Sur les 11 entreprises contrôlées à Kawéni [ce jour-là], huit employaient des étrangers en situation irrégulière, » soulignait-il, en constatant lors de discussions avec eux, que « tous ont invoqué, sans aucune exception, des raisons économiques [à leur venue à Mayotte], car la situation est compliquée aux Comores. Ils sont venus à Mayotte pour travailler. Or, s’ils peuvent travailler ici, c’est parce que des gens les emploient. À leur manière donc, même sans le vouloir, ces employeurs favorisent l’immigration clandestine en tirant bénéfice de ces personnes en situation irrégulière. » 

Et de l’affirmer : « La lutte contre l’emploi d’étrangers sans titre de séjour est une priorité de l’année 2020. » En 2019, 1,6 million d’euros d’amendes administratives ont été dressées contre des employeurs, soit 15.000 euros d’amende par étranger en situation irrégulière employé. « Un chiffre record pour Mayotte et j’ai la certitude absolue qu’il sera très largement dépassé en fin d’année », a annoncé le sous-préfet. 

Ce volet administratif n’est toutefois pas exclusif et complète le volet pénal, constitué « d’alternatives aux poursuites et de poursuites devant un tribunal », rappelait Tarik Belamiri, substitut du procureur en charge de la lutte contre le travail illégal. Un volet pénal sur lequel « nous essayons d’être le plus efficace possible, malgré le nombre de procédures qui retardent parfois les réponses. Mais il y en a toujours qui sont apportées à la fin. » 

Soutenir le secteur formel 

« L’économie informelle à Mayotte n’est pas une fatalité », affirmait également Julien Kerdoncuf, rappelant que la lutte contre le travail illégal était aussi « du soutien à l’économie formelle, car elle permet de lutter contre la concurrence déloyale ». Car si dans une enquête de 2018, l’Insee estimait le poids de l’économie informelle à 9% de la valeur ajoutée générée par les entreprises de l’île et à quelque 9.000 travailleurs concernés, « on voit aujourd’hui le travail illégal s’étendre à d’autres secteurs, notamment le commerce ». Un enjeu d’importance pour le soutien et la stabilisation économique du département, donc, qui devient urgent.

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