Des exemples sur la galère vécue par les demandeurs de titres de séjour sur le sol mahorais, il y a en a à foison. D’une personne à une autre le traitement peut s’avérer différent, parfois sans cohérence. Il en est de ceux qui peuvent prétendre à la naturalisation pour s’extraire du cycle infernal de démarches administratives entre les Comores et Mayotte, mais le succès n’est pas forcément garanti à terme. Morceaux choisis dans les profils développés ci-après.
La problématique de l’attribution d’un titre de séjour à Mayotte, ne concerne hélas pas que les étrangers irréguliers en phase de première demande. Il n’est pas rare de tomber sur des cas dramatiques – bien que ubuesques – dont seule l’administration en le secret. Mohamed Abdallah (Momo pour les intimes) est un de ces nombreux cas particuliers. Il est né en territoire comorien, d’une mère mahoraise de longue lignée, donc française, et d’un père mohélien. Ses parents divorcent, il y a 20 ans, et la maman revient s’installer à Mayotte. Quelques années plus tard, elle procède à un regroupement familial et récupère l’ensemble des ses enfants au fur et à mesure. De sorte que Mohamed Abdallah grandit à Mayotte où il atterrit à l’âge de 9 ans pour y poursuivre sa scolarité. Elève plutôt doué, il obtint son BAC (avec mention) quelques années plus tard. Entre ces deux moments importants de sa vie (arrivée/BAC) sa mère décède, commence alors un cauchemar imprévu pour lui. A 17ans, il introduit auprès du Tribunal de Mayotte à demande d’acquisition de la nationalité française. « Cette démarche me paraissait simple et ordinaire comme cela a été le cas d’une partie de ma fratrie. Halas, je m’étais bien trompé, tout un tas de documents m’a été demandé et fait la navette entre mon île natale et le pays de ma mère. Au bout de deux ans, ma requête a été débouté, on m’a demandé de prouver que…
Journaliste politique & économique