Trophées mahorais de l’entreprise : Catégorie « entreprise innovante »

Maison Snoezelen

Le bien-être psychologique est au cœur de toutes les préoccupations ces dernières années. Charabati Said l’a compris, c’est la raison pour laquelle elle a importé le concept Snoezelen à Mayotte. Une approche de soin basée sur la multi-sensorialité.

Le Snoezelen trouve son origine au Pays-Bas. Ceux qui le pratiquent sont invités à se concentrer sur leurs différents sens. « Les propositions sensorielles sont une médiation d’accompagnement centrée sur la personne afin de communiquer autrement. Cette démarche permet d’entrer en relation par les sens et les émotions partagés », explique Charabati Said. Cette dernière est partie se former en métropole afin de pouvoir proposer ces séances bien-être à la population mahoraise. Située à Dzoumogné, sa Maison Snoezelen plonge ses invités dans un univers coloré, et apaisant. Les couleurs fluorescentes sont judicieusement choisies pour stimuler les sens, alors que la musique permet de se relaxer.

Charabati souhaite particulièrement travailler avec les personnes âgées et les handicapées qui perdent leurs sens au fil du temps. Elle se déplace également à domicile, notamment pour ce type de public. Cependant, le Snoezelen est ouvert à tous, adultes comme enfants. Dans un contexte anxiogène, et stressant pour l’ensemble des Mahorais, chacun d’entre nous a besoin d’un moment pour décompresser et se reconnecter avec soi-même. C’est ce que propose la Maison Snoezelen. Il est possible de faire la séance seul ou à deux. Être accompagné, permet d’établir une meilleure communication avec la personne en question.

Le jardin d’Imany

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En plein cœur de la commune de Tsingoni, Soumaïla « Anwar » Moeva, président du syndicat des jeunes agriculteurs de Mayotte, ouvre chaque semaine les portes de son exploitation au grand public. Jardin mahorais mais surtout production d’ylang, sous la canopée, les terres familiales et les essences qu’on y trouve font rêver les néophytes.

« Guerlain a été durant de nombreuses années l’un des principaux acteurs de la filière ylang à Mayotte », peut-on entendre lors de la visite du jardin d’Imany, la filière ylang ayant eu du mal à se relever du départ de la marque de parfumerie, il y a quelques années. Le but de Soumaïla « Anwar » Moeva, agriculteur et propriétaire de l’exploitation, est ainsi de redémocratiser cette petite fleur jaune au parfum inégalable. Convertie en structure agrotouristique, l’exploitation du Mahorais continue ainsi de faire vivre ce précieux patrimoine à travers des excursions dans la nature et des explications données par les professionnels du secteur.

En plus de produire de l’huile essentielle après avoir distillé le produit de la récolte au moyen d’un alambic, le président du syndicat des jeunes agriculteurs de Mayotte permet aux visiteurs de profiter du spectacle de la floraison et de son odeur enivrante, de mars à décembre, lors de « journées immersion ». Une expérience Made in Mayotte qui a le mérite de faire découvrir toute la richesse de la culture mahoraise au travers de ses services et produits artisanaux.

Maoclav concepts

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Créée l’année dernière, l’application Maoclav concepts propose des claviers en shimaoré et kibushi, les deux langues régionales de l’île au lagon. Une belle innovation technologique soutenue par l’association Shimé et permettant d’institutionnaliser un peu plus les langues vernaculaires mahoraises.

Disponible sur le Play Store d’Androïd et l’AppStore d’Apple, l’application Maoclav concepts a été créée en milieu d’année 2022 par Rachid Abdou Moussa, jeune entrepreneur et accessoirement président du comité régional de judo. La start-up permet ainsi aux utilisateurs de télécharger un clavier spécialement conçu pour écrire le shimaoré et le kibushi. « Je me suis appuyé sur la délibération du conseil départemental de 2020 qui fixe l’orthographe de nos langues régionales, mais aussi sur la décision du ministère de l’Éducation nationale en 2021 de renforcer l’enseignement des langues régionales », déclarait l’entrepreneur, soulignant la nécessité « d’apporter une portabilité » au shimaoré et au kibushi. Ce clavier comporte ainsi trois lettres qui n’existent pas en français et supprime des lettres de l’alphabet latin, à savoir le Q, le C et le X.

Maoclav concepts est bien entendu soutenue par l’association Shimé, qui étudie et enseigne les langues régionales de Mayotte depuis 1998, mais également par le conseil de la culture de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM). Ce clavier peut également servir à écrire le swahili et tous ses dérivés ainsi que le malgache et tous ses dialectes. L’application a donc un fort potentiel au niveau international que le jeune entrepreneur ne demande qu’à développer.

Mayexperinfo

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Depuis 2013, MayExperInfo travaille pour faciliter la tâche des entrepreneurs mahorais. Avec MayGestCaisse, son logiciel phare, l’entreprise basée en Petite-Terre compte bien simplifier la vie des commerçants de l’île aux parfums.

Gérer ses comptes, ses ventes ou encore ses stocks… C’est ce que propose notamment l’équipe de MayExperInfo avec MayGestCaisse, un logiciel de caisse facile d’utilisation et une équipe compétente prête à les accompagner, les conseiller et les former aux quatre coins du territoire. Créée par Issihaka Halidi, diplômé d’un Master 2 Informatique du logiciel à l’université de Bretagne Occidentale, MayExperInfo n’en est pas à son premier coup d’essai. Depuis presque dix ans, la structure est spécialisée dans la création de logiciels de gestion, de sites Internet, d’applications web sur mesure, mais aussi le dépannage informatique ou encore la vente de matériel informatique.

Épicerie, quincaillerie, boutique de vêtements… Le logiciel a su conquérir le cœur des Mahorais et s’inviter dans les locaux d’une quarantaine d’entreprises sur l’île. Suivi du chiffre d’affaires, des documents comptables ou encore des références des produits, tout est centralisé et adapté aux besoins du client. « Nous prenons en charge l’installation et la formation de l’acheteur pour qu’il puisse prendre en main le matériel et cela où qu’il soit implanté sur l’île », affirme Issihaka Halidi. Outre cette réussite, MayExperInfo planche également sur « MayGestFactures », un logiciel d’édition de factures et de devis, de facturation et de suivi des paiements et clients, tout cela en français, shimaoré et kibushi !

Mob’Helios

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Depuis presque trois ans, l’entreprise familiale Mob’helios planche sur un projet à vocation expérimentale et démonstrative en matière de transition énergétique à Mayotte. La location courte et longue durée de vélos électriques est imminente avec l’ouverture du premier module atelier sur le parking de la barge à Dzaoudzi.

Si le projet de l’entreprise familiale Mob’helios a pris près de six mois de retard, le premier module atelier a vu le jour dans un conteneur recyclé sur le parking de la barge à Dzaoudzi. À l’intérieur : huit vélos électriques citadins et tout-terrain pour de la location courte durée. « Sur réservation, nous pouvons en mettre davantage à disposition. », assure Cécile Perron. Parfait pour déambuler le temps d’une demi-journée sur Petite-Terre, grâce à une autonomie oscillant entre 80 et 100 kilomètres en fonction de l’utilisation et du degré d’assistance demandé.

En plus de ce nombre s’ajoute une vingtaine de deux-roues, disponibles également pour une période beaucoup plus longue et à des tarifs relativement bas, qui comprennent le changement à volonté des batteries, la maintenance ou encore les assurances vol et casse. La prochaine étape : le même concept avec des scooters, en attendant le développement de deux stations à charge solaire d’une capacité de 600 mètres carrés à destination des voitures.

L’électrique semble bel et bien avoir le vent en poupe à Mayotte, portée par des initiatives telles que celle de Mob’Helios. Il faut désormais que la population s’accapare cette solution alternative au parc automobile pour les trajets quotidiens de seulement quelques kilomètres.

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Mayotte Hebdo n°1115

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