Visite d’Elisabeth Borne : les déchets, un sujet encombrant

En déplacement à Mayotte, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation, a été confrontée à la question des déchets laissés dans le sillage du cyclone Chido. Huit mois après la catastrophe, montagnes de gravats, bois et électroménager continuent de s’accumuler dans l’île. Après la destruction, les reconstructions génèrent des déchets nouveaux.

« Les tas diminuent, puis se reforment »

Lundi, la ministre a interpellé Olivier Kremer, directeur de la DEALM : « On a un traitement ici ? » Sa réponse a été sans détour : « Très peu », pointant du doigt le fait qu’en temps normal, « la masse de déchets n’est pas suffisante pour mettre en place des filières locales. » « On fait donc appel à des opérateurs et nous avons beaucoup mobilisé les éco-organismes », a-t-il expliqué. Ainsi la CADEMA – qui gère le territoire de Mamoudzou et de Dembéni – et la SIDEVAM qui opère sur le reste du territoire, sont des acteurs de premier plan.

Dès les premiers jours, il a fallu dégager routes et écoles. « Le premier souci qu’on a eu c’est de se dire comment on va pouvoir traiter la masse de déchets extrêmement importante », rappelle Olivier Kremer. « C’était un travail de premier secours, il fallait rendre accessibles les établissements pour permettre la reprise des cours, car gérer les déchets avec des élèves à côté, c’est extrêmement dangereux. » Mais ces dépôts transitoires s’éternisent dans le temps. « Il faut qu’au fur et à mesure on arrive à les traiter. Le problème, c’est que des déchets supplémentaires continuent d’arriver, à mesure que les travaux de reconstruction avancent. » Résultat : « Les tas diminuent, puis se reforment. »

SIDEVAM : « On n’en a pas fini avec ces déchets »

Pour Chanoor Cassam, directeur du SIDEVAM, les conséquences du cyclone sont toujours à l’œuvre : « Jusqu’à aujourd’hui, on n’en a pas fini avec ces déchets Chido. » Selon lui, entre 50 000 et 60 000 tonnes ont déjà été ramassées, mais une partie échappe encore aux collectes. « On a dégagé ce qui était le plus impactant pour la vie des gens, mais il y en a qui restent un petit peu en arrière-plan et parfois même qui ont pris la végétation et qui n’apparaissent plus vraiment. »

Devant Madame la ministre, la députée Anchya Bamana a tenu à alerter sur les risques sanitaires : « Aux prochaines pluies, dans ces zones tampon, on va développer le paludisme. On a déjà 12 cas recensés ici. »…

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Amélie Constant

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