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Grève des pompiers à Mayotte : les gouttes d’eau qui ont mis fin au conflit ?

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Les sapeurs-pompiers, en grève depuis le 24 juillet, sont enfin parvenus à un accord avec leur direction. Une sortie de crise fulgurante alors que la colère des uns était montée d’un cran jeudi, quand certains manifestants avaient arrosé le conseil départemental.

16h45. Lumière de fin de journée sur le quai Issoufali en attendant la barge. La petite équipe de représentants syndicaux descend doucement depuis la Case Rocher. C’est là, après d’âpres négociations et plus d’un mois de grève que les pompiers ont enfin pu signer un protocole de sortie de crise, sous le regard avisé du préfet Jean-François Colombet, de la présidente du SDIS, Moinécha Soumaila, du président du conseil départemental représenté par Ali Debré Combo et du binôme d’experts venus spécialement depuis Paris pour calmer tout ce beau monde. Satisfaits ? “Oui…”, soufflent les soldats du feu avec un sourire. Mi-figue, mi-raisin.

Il faut dire que cette soudaine sortie de crise, à peine 24 heures après que des grévistes ont aspergé les façades du conseil départemental de quelques litres d’eau, avait de quoi surprendre. Soit que cette action, lances au poing, ait permis de décanter la situation, soit que certains se soient fait remonter les bretelles alors que la crise de l’eau pointe le bout de son nez, cette fin de semaine aura au moins eu le mérite de poser les bases d’un compromis.

Pas de départ du directeur

“Nous avons obtenu la totalité des points discutés”, s’est ainsi réjoui Colo Bouchourani, le président de la fédération autonome SPP/PATS de Mayotte, devant les caméras. Interrogé sur le départ du directeur, le colonel Fabrice Terrien, principal point de crispation de ce mouvement de grève, le représentant syndical a toutefois mis un peu d’eau dans son vin : “Je ne peux pas dire que nous avons gagné ou perdu, mais nous avons obtenu la poursuite du travail pour faire évoluer la gouvernance.” Côté présidence du SDIS, on nous confirme en tout cas que, pour l’instant, “rien n’a changé” à la tête du service. Pas de vol bleu pour le colonel donc.

Pour le reste, soit les 23 points de revendications exposés par les soldats du feu depuis un mois, le document apporte plusieurs garanties : d’abord, sur les conditions de travail, avec notamment la promesse de sécuriser toutes les casernes ; ensuite, sur la formation, pour permettre aux professionnels de progresser dans leurs métiers et leurs carrières, avec la possibilité envisagée d’être formés en métropole ; enfin, sur l’insécurité, avec l’objectif de faire davantage accompagner les pompiers en intervention par la police nationale et la gendarmerie. Et pour contrôler la réalisation complète de cet accord, un conseil de surveillance se réunira une fois tous les deux mois autour de la préfecture, du président du conseil départemental, de la présidente du SDIS et des représentants du personnel.

L’avenir du SDIS

“Cet accord pose l’avenir du SDIS de Mayotte”, a loué le préfet Jean-François Colombet, en introduction de cette séquence face aux médias. “Aujourd’hui, les conditions d’exercice de leurs missions ne sont pas totalement satisfaisantes, nous en sommes tous conscients, et ce document offre des garanties pour que les choses soient faites, et vite”, a-t-il poursuivi. Le délégué du gouvernement a salué le concours du SDIS, de la présidente de son conseil d’administration, Moinécha Soumaila, et du conseil départemental et a aussi remercié les deux experts arrivés de Paris ce mardi pour trouver un terrain d’entente. “Le dialogue était très difficile entre l’intersyndicale et la direction de l’administration, et nous avons servi d’intermédiaires, à la demande du préfet qui a sollicité la Direction générale de la sécurité civile, pour sortir de cette situation de blocage”, a réagi modestement le colonel Bertrand Vidot, accompagné du colonel hors classe Frédéric Tournay.

Clause de dernière minute

L’autre garantie apportée aux grévistes ? Celle de faire figurer une dernière clause dans le protocole pour qu’aucune sanction disciplinaire ne soit prise à l’égard des arroseurs de la veille. “Colonel, vous vous êtes engagés hier, et nous souhaitons que cette phrase figure noir sur blanc dans l’accord”, a insisté Colo Bouchourani. Petit moment de flottement quelques minutes plus tard, quand Ahmed Allaoui, président du SNSPP-PATS 976, signale l’absence de ladite clause à la fin des pages qui viennent d’être imprimées et posées sous son stylo. “Mais le préfet vous l’a dit, il n’y aura pas de sanction”, le rassure le colonel Vidot, penché au-dessus de son épaule. Une autre version du document, remise au propre, doit en effet être imprimée et la session du jour visait surtout à informer symboliquement la presse de la sortie du conflit, explique-t-on. “Je signe, mais il faut que ce soit mis”, répond timidement Ahmed Allaoui. En priant pour ne pas finir arroseur arrosé ?

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