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08/02/2008 – Voyage scolaire – A la découverte du monde arabe

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Créée l'an dernier, cette classe de 30 élèves suit 3 heures de cours d'arabe par semaine, en plus des 3 heures d'anglais.

C'est un succès chez les élèves mahorais qui y voient un lien avec l'Islam et découvrent dès les premiers cours que 30% du vocabulaire et des expressions en shimaore sont issues de l'arabe. C'est aussi un succès chez les m'zungus qui saisissent la chance d'étudier cette langue peu proposée par l'éducation nationale et pourtant parlée par des centaines de millions de personnes dans le monde. Véritable défi pour leur professeur Mme Romhdana Godeau, elle-même originaire de Tunisie, ce voyage scolaire a été préparé dès l'année dernière et validé par le vice-rectorat il y a à peine 15 jours.

"La Tunisie est un pays qui a conservé la francophonie, c'est un pays en majorité musulman. Il y a donc des ressemblances avec Mayotte, mais pas seulement, nous explique l'enseignante. C'est le pays le plus avancé du Maghreb, les femmes y sont libres, elles ne portent pas de voile, font des études et ont des postes à responsabilité. Je veux leur faire prendre conscience de toutes ces choses, leur montrer comment coexistent la tradition de l'Islam et la société moderne. Les jeunes mahorais sont perdus entre ces deux mondes. Ils verront aussi que les religions coexistent, le christianisme en minorité et surtout le judaïsme. Et puis il faut qu'ils voient les infrastructures, l'agriculture, l'artisanat…"

Des chameaux… et quoi d'autre ?

Un programme chargé pour un voyage qui sera le premier pour une partie des 24 jeunes voyageurs. S'ajoute bien sur la visite d'un collège local et peut-être d'un des lycées français, à la Marsa ou à Mutuelleville. Une fois déduite l'aide de la continuité territoriale, qui subventionne chaque année trois projets pour les écoles, trois pour les collèges et trois pour les lycées et paye ainsi la totalité de l'aller-retour Dzaoudzi/Marseille, le voyage revient à 700€ par personne, dont 400 sont pris en charge par le vice-rectorat, les 300 restants par les familles. L'an dernier, un dîner dansant et des ventes de gâteaux ont permis de récolter 1.700€ supplémentaires. Le collège a sollicité les services d'un organisme spécialisé dans les voyages scolaires pour l'organisation. Carthage, Sidi Bou Saïd, Tunis, Kairouan, Sousse, Nabeul, Hammamet, le Cap Bon et retour à Tunis, l'itinéraire couvre une bonne partie de la côte Est et va jusqu'au désert, là où tous espèrent découvrir des chameaux…

"Leur image du Maghreb est très négative, quand ils en ont une, déplore Mme Godeau, sinon le monde arabe ne leur évoque que l'Islam et le nom de l'Arabie Saoudite." Une image tellement floue que les jeunes ne savent pas ce qu'ils espèrent trouver là bas – à part des chameaux – mais ils restent persuadés que ce sera une fantastique expérience.
Autour de ce voyage scolaire, un PAE sur la Tunisie permettra d'approfondir le travail. Travail en français sur l'élaboration d'un carnet de voyage, en histoire/géo sur l'Islam et sa diffusion, sur la population maghrébine et son patrimoine, en arts plastiques sur l'art tunisien contemporain et la construction des mosquées et enfin, en arabe, apprentissage d'un minimum d'arabe tunisien pour se faire comprendre.

L'arabe, une langue essentielle

Au retour, le voyage et le PAE feront l'objet d'une grande exposition. L'occasion pour l'enseignante extrêmement motivée de prêcher pour sa paroisse. "L'apprentissage de l'arabe est très important pour les jeunes mahorais, ne serait-ce que pour comprendre leur religion. Même ceux qui vont à l'école coranique ne parlent pas un mot d'arabe. Leurs foundis leur font apprendre par cœur des textes qu'ils ne comprennent pas et leur livrent des interprétations parfois erronées du Coran. En parlant la langue ils pourraient comprendre par eux-mêmes et être des musulmans éclairés sur leur religion."

Cet argument n'est que le premier d'une longue liste : langue parlée et écrite par plus de 400 millions de personnes dans 23 pays, du Golfe à l'Océan, l'arabe se retrouve aussi dans le vocabulaire français, espagnol, turc et surtout swahili. Le monde arabe est le premier partenaire de la France après l'UE, les entreprises sont donc en recherche d'arabophones, et enfin apprendre la langue permet de découvrir une civilisation qui a donné le zéro, les chiffres, l'algèbre, l'astronomie, une architecture magnifique…
"Chaque année, je parcours les classes pour faire la promotion de l'arabe LV2 et de la classe bilingue et il y a des demandeurs. Les élèves sont plus intéressés que pour les langues européennes (anglais excepté, ndlr). Malheureusement ça ne fait pas partie de la politique locale. On créé plus de postes pour l'espagnol et l'allemand que pour l'arabe, alors qu'il apporterait bien plus aux élèves mahorais", tempête Mme Godeau qui quitte Mayotte à la fin de l'année, une année marquée tout de même par une victoire : la réalisation de ce voyage.

Hélène Ferkatadji

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