Mercredi 28 mai, au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana à Mamoudzou, le Centre National des Arts et Métiers (CNAM) de Mayotte a organisé une cérémonie de remise de diplômes. Une occasion de valoriser les nouveaux cadres intermédiaires du secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP), formés localement pour répondre aux besoins criants de l’île.
« On a un large choix avec ce diplôme, on peut être conductrice d’opération ou conductrice de travaux », raconte Josiane, 26 ans, originaire de Majicavo Koropa. Ce mercredi 28 mai, au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana à Mamoudzou, elle participait à la cérémonie de remise de diplômes des étudiants du Centre National des Arts et Métiers (CNAM), en tant que diplômée. Cet organisme de formation a souhaité mettre à l’honneur les futurs cadres intermédiaires du secteur du Bâtiment et des Travaux Publics de l’île.
Trois promotions ont reçu des diplômes d’études universitaires scientifiques et techniques, parcours conduite de travaux (DEUST), ainsi que les diplômes des lauréats de la Licence Professionnelle Management et Conduite de Travaux en 3e année, et certains lauréats de la Formation Ouverte à Distance (FOAD).
« On a construit cette formation, déclinée du CNAM national, grâce à une préconisation de la fédération mahoraise du BTP. Il y a un manque cruel de cadres intermédiaires sur le territoire », relate Antufati Bacar, directrice du CNAM Mayotte.
Répondre à une pénurie
Cette pénurie de travailleurs qualifiés a un impact direct sur le développement du bâti du territoire : « Les entreprises recrutent souvent à l’extérieur et il existe un grand turn-over. Les personnes recrutées repartent souvent et les chantiers restent en souffrance. »
Cette cérémonie, animée par M. Daoud Saindou-Malide, 6e vice-président chargé de la Formation professionnelle, de l’Éducation et de l’Insertion, a aussi rappelé que Mayotte est confrontée à un défi majeur : le chômage des jeunes. Ce diplôme peut alors permettre à des jeunes de s’insérer plus facilement dans le secteur. C’est le cas de Rayma Boinali, 23 ans, originaire de Bandraboua : « Je faisais des études de RH. Grâce à des professionnels, j’ai fini par m’intéresser à ce secteur. »
Elle détient à présent les compétences d’une chargée d’opération : elle est responsable de la conception à la livraison complète d’un bâtiment auprès de la Société Immobilière de Mayotte. Face à l’interrogation sur la place des femmes dans ce secteur, elle répond : « Il ne faut pas avoir peur, même si c’est un métier majoritairement composé d’hommes. C’est fait pour tout le monde. Ce ne sont que des préjugés », affirme Rayma Boinali.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.