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Edito. Ce que j’en pense… Mayotte a besoin de services publics efficaces et d’entrepreneurs dynamiques

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Ce sont ces équipes d’agents publics, de fonctionnaires qui permettent à la population du territoire de vivre dans un cadre sain, serein, agréable, de s’épanouir. Ce sont ces administrations qui permettent à un territoire de créer les conditions favorables à son développement économique et à la création d’emplois. Si ces services publics ne sont pas là, efficaces, le territoire perd de son attractivité, perd ses cadres, ses investisseurs. Le chômage et la délinquance se développent et prennent le dessus, entraînant le territoire dans une spirale bien négative, dans laquelle nous sommes clairement. Dans le monde du travail, on distingue souvent deux grandes catégories : les salariés du privé et les agents du secteur public, si l’on met de côté les salariés du milieu associatif, qui se situent un peu entre les deux.

Dans le fonctionnement actuel de notre société, en France en particulier, il y a clairement besoin de ces deux principaux groupes de travailleurs. L’un ne peut aller sans l’autre. Globalement, le secteur privé finance le public qui crée les conditions de vie et de développement les meilleures possible. Il y a d’une part les fonctionnaires, intégrés dans l’une des trois fonctions publiques, par concours normalement. Ils assurent des missions de service public, au service du public : éducation, santé, sécurité, transports, administration de territoires, mise en place des équipements publics… Le périmètre peut parfois évoluer, au gré de changements politiques, de choix de nos élus, certains services publics devenant privés ou vice-versa, comme les télécommunications, la gestion de l’eau, de l’énergie, des ports, des aéroports ou des autoroutes. Il existe aussi un panachage avec des acteurs du public et du privé dans certains secteurs comme dans l’éducation, la santé, les médias audiovisuels, les transports aériens… voire des partenariats public-privé maintenant.

Les offres de services sont ainsi plus variées, plus étoffées. Les agents de la fonction publique territoriale ou hospitalière, au niveau national, sont à 70 % des titulaires, dans la 3ème fonction publique, de l’Etat, ils le sont à 60 %. Mais là où la différence est la plus flagrante avec Mayotte, et la plus inquiétante, c’est le taux d’agents de catégorie C, à plus de 80 % à Mayotte, alors qu’ils ne représentent que 47 % au niveau national, 20 % de catégorie B et 33 % de catégorie A. Pour faire fonctionner ces services, il faut des cadres, des projets à mettre en place, des directives à suivre, des équipes à mobiliser… d’où le gros problème à Mayotte avec les services publics, les administrations qui ne sont pas souvent capables d’assumer leurs missions, par ailleurs de plus en plus nombreuses et complexes.

Il faut reconnaître ce point essentiel là, pour envisager de chercher et trouver des réponses. Un plan de formation quand c’est possible (et les pistes d’avenir sont nombreuses, au service de la jeunesse, de la sécurité, du social, de l’environnement, du sport…), de départs en préretraite avec le remplacement par des cadres, de départs volontaires aidés, me semble primordial et urgent pour assurer une nouvelle étape dans le développement de Mayotte. Les élus et les syndicats devraient se battre pour ça, pour Mayotte, car il en va de l’avenir du territoire. L’État aurait tout intérêt à accompagner cette évolution et réparer les erreurs du passé, toutes ces embauches de complaisance. Travailler dans le secteur public, au service du public, devrait être un honneur. Les citoyens se cotisent, payent des taxes, des impôts, et les confient à certains qui sont en charge de s’occuper de l’éducation de nos enfants, de notre santé, de notre sécurité, de la bonne utilisation des 47 MJC de Mayotte (!), de l’aménagement de nos plages… Ces services-là, ces agents-là ont en main notre cadre de vie, notre avenir, nos enfants. Ils doivent certes avoir notre soutien, mais aussi conscience de travailler pour la population, le territoire où ils exercent. Ils ont un salaire, un travail garanti, et une mission de service public.

Savoir que des centaines, des milliers d’agents à Mayotte sont payés mais inactifs, inutilisés, me gène beaucoup et coûte très cher, chaque mois, d’où les taxes élevées au port, les impôts locaux, et la vie chère… D’autant que ce secteur public est en grande partie financé par le secteur privé. Le deuxième groupe de citoyens, qui travaille dans le secteur privé, est celui grâce à qui les salaires des fonctionnaires sont en partie payés. C’est ce secteur qui peut créer des emplois de manière importante, une fois tous les emplois publics occupés. C’est ce secteur-là qui doit se développer, créer de la richesse, pour disposer de moyens à même d’améliorer les services publics, mieux éclairer les rues le soir, construire de nouveaux stades ou bibliothèques, embaucher de nouveaux médecins, équiper les pompiers…

Certaines administrations sont chargées de favoriser le développement économique, la création d’emplois. Cela permettra à des pères et mères de famille, à des jeunes de travailler ici s’ils le veulent, et de gagner leur vie dignement. Pour cela, les autorités doivent pouvoir compter, s’appuyer sur les artisans, sur les entrepreneurs, sur les investisseurs. Il faut les soutenir, les encourager, les faire travailler. Il faut reconnaître leur rôle, leur courage, leur contribution, et arrêter de les accuser de tous les maux ! Pour lancer une activité économique, il faut a priori du travail et du capital. Ces deux éléments, coordonnés par un chef d’entreprise autour d’une idée, d’un projet, peuvent générer de l’emploi et des richesses. Pour appuyer cela, dans un contexte de développement économique embryonnaire et fragile, il convient de mettre en place au plus vite une zone franche globale. Ce sont ces salariés, ces entreprises, qui payeront leur contribution au fonctionnement de services publics de qualité. Plus il y aura d’entreprises, plus il y aura de travail, plus il y aura de moyens pour développer les services publics, améliorer les infrastructures, favoriser le développement économique. C’est dans cette spirale positive qu’il conviendrait d’installer Mayotte.

L’Etat, les élus, les administrations, les syndicats, les salariés du public et du privé, les artisans et les entreprises, tous les citoyens doivent chacun y apporter leur contribution. Car si un chainon des acteurs du territoire manque, cette dynamique sera très difficile à enclencher et nous marcherons sur un champ de cendres. Nous avons tous intérêt à y prendre une part active, efficace, dynamique. Former les équipes, les mobiliser, monter et faire aboutir des projets, accompagner et valoriser les créateurs d’entreprises, solliciter des financements nationaux ou européens, développer le territoire… cela prend du temps, cela demande du travail de la part de chacun et nécessite du calme et de la sérénité.

Laurent Canavate

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