À Tsararano, dans la commune de Dembéni, une voix s’élève avec force : celle de l’imam Maambadi Mhamadi. Ce fils du pays nourrit une ambition singulière mais profondément ancrée dans l’histoire spirituelle de Mayotte : faire entrer l’île dans la grande confrérie soufie Tidjaniya, l’une des plus influentes du monde musulman, forte de plus de 200 millions d’adeptes répartis sur tous les continents.
Son projet ? Ré-arrimer l’islam mahorais à son essence spirituelle, loin des dérives rigoristes et des lectures étroites qui prolifèrent aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Pour lui, l’urgence est claire : « sauver l’islam de Mayotte » face aux discours salafistes qui s’installent insidieusement dans les esprits, transformant une religion de tolérance et de lumière en un corpus dogmatique et rigide.
Un retour aux sources
Le soufisme tidjani, né en 1782 à Aïn Mahdi (Algérie) sous l’impulsion de Cheikh Ahmed Tidjani, se veut un islam épuré de tout superflu, où le corps, le cœur et l’âme constituent les..
Journaliste politique & économique