Vingt ans après y avoir donné son premier concert, Eliasse revient ce week-end à Mayotte avec l’association Hippocampus. Artiste comorien aux multiples influences, il s’est imposé au fil des années comme l’une des voix majeures de l’océan Indien, tout en gardant une ouverture sur le monde. Dans cet entretien, il revient sur son parcours, ses inspirations, son rapport aux langues et son regard sur les liens complexes entre Mayotte et les Comores.
Flash Infos : Revenir à Mayotte vingt ans après votre premier concert, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Eliasse : C’est très particulier. Je dis souvent que je suis né à Mayotte artistiquement. C’est ici que mon nom a été affiché pour la première fois, et c’est aussi ici que ma fille est née. Mon premier concert à Mayotte était très spécial. J’étais encore hésitant. Je chantais des reprises : Maalesh, (qui l’a fait découvrir Mayotte pour la première fois), Baco, M’Toro Chamou, Mikidache. Je glissais timidement mes chansons, pour tester la réaction du public. Ce soir-là, je n’ai pas reçu de tomates (rires), alors je me suis dit : « Je peux chanter mes propres textes ». C’est ici que j’ai pris confiance, et ça a changé ma trajectoire. Revenir vingt ans après, seul sur scène, c’est comme tenter de…