Mayotte au centre du débat sur la décentralisation à la 35e convention nationale des intercommunalités.

La 35ème convention nationale des intercommunalités s’est ouverte dans un contexte politique crucial pour l’avenir institutionnel de la République et de Mayotte. Le territoire, encore marqué par le cyclone Chido, se trouve à un tournant majeur de son histoire administrative.

Deux lois adoptées en 2025 ont redéfini sa trajectoire : la loi d’urgence du 24 février, pour répondre aux besoins immédiats post-cyclone, et la loi de programmation du 11 août, qui fixe un cap ambitieux de refondation, avec notamment la création d’un département-région à assemblée unique et d’un Conseil économique, social, environnemental, culturel et éducatif (CÉSECÉ). Ces mesures visent à combler un retard historique dans la décentralisation, appliquée à Mayotte seulement depuis 2004, et à corriger les transferts de compétences partiels et insuffisamment financés.

Les intercommunalités mahoraises (EPCI) appellent à une réévaluation complète du modèle de financement, une clarification du statut institutionnel et un renforcement de leurs rôles. Elles revendiquent notamment la gestion complète du port et de l’aéroport, le pilotage de projets d’infrastructures majeurs comme la voie de contournement Longoni–Dembéni, ainsi que la reconnaissance de leur rôle dans les domaines de la santé, de l’urbanisme, du logement, de la mobilité, de la culture et du sport.

Dix ans après la mise en place du Schéma départemental de coopération intercommunale, les EPCI ont démontré leur capacité à piloter des politiques publiques structurantes, mais leur rôle reste sous-valorisé. Les élus mahorais soulignent que la réussite de cette décentralisation repose sur des moyens financiers pérennes, une fiscalité adaptée et un accompagnement pluriannuel de l’État.

À l’heure où la France redéfinit son modèle territorial, Mayotte pourrait devenir un laboratoire d’une décentralisation différenciée, tenant compte de son insularité, de ses contraintes migratoires et de son urgence sociale. Pour les élus, ce nouvel acte de décentralisation, pleinement soutenu par les intercommunalités, pourrait faire de Mayotte un symbole renouvelé de la République des territoires, plus juste et équilibrée.

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Mayotte Hebdo n°1116

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