Les Naturalistes de Mayotte, réunies en assemblée générale le 13 septembre, tirent la sonnette d’alarme sur les rejets de saumure de l’usine de dessalement en construction à Ironi Bé. Qualifié d’ « élément majeur pour régler la question des tours d’eau » par Manuel Valls en visite sur l’île le 1er septembre, le projet ne fait pas l’unanimité. Selon l’association, le lagon fermé de Mayotte, aux échanges limités avec l’océan, risque de voir s’accumuler des eaux sursalées, créant des zones d’hyper salinité et d’hypoxie dangereuses pour la vie marine.
Chaque jour, l’usine devrait rejeter près de 300 tonnes de sel dissous, ainsi que des produits chimiques et de l’eau appauvrie en oxygène, sans que l’impact sur la biodiversité, notamment coraux, herbiers et crustacés, n’ait été évalué. Les Naturalistes rappellent que le lagon subit déjà de fortes pressions, avec le blanchissement massif des coraux, l’érosion, les rejets d’eaux usées et l’accumulation des déchets.
Pour limiter les risques, ils préconisent d’acheminer les rejets en pleine mer, comme le font les 22 000 usines de dessalement dans le monde, plutôt que dans le lagon, ce qui nécessiterait de rallonger de plusieurs kilomètres les canalisations de rejet pour un coût supérieur.
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