Abdoul Karim Said Nidhoime a été élu nouveau président du syndicat maritime des pêcheurs professionnels mahorais, ce matin. Avec l’espoir de créer de nouvelles opportunités pour la filière, son mandant prévu durera 6 ans.
Abdoul Karim Said Nidhoime prend ses fonctions en tant que nouveau président du syndicat maritime des pêcheurs professionnels mahorais. « La pêche est une filière en voie de disparition » affirme-t-il. Tenant son rôle à cœur, sa plus grande ambition est de redorer l’image de la filière et de faire en sorte que les différentes organisations du territoire, y compris celles du maritime, accordent une meilleure « considération » à la profession.
Le nouveau président a eu un parcours loin d’être banal. Issu du secteur administratif et du bâtiment, il décide en 2020 de rejoindre le domaine de la pêche. Aujourd’hui, il est directeur de sa propre entreprise, Oudjama, où il travaille avec deux employés. Dans son nouveau rôle, Abdoul Karim Said Nidhoime souhaite avant tout unifier les pêcheurs afin de relancer l’activité. Une réunion est prévue dans une semaine pour fixer les premières priorités du syndicat.
Pour ces pêcheurs, les difficultés semblent sans fin. Travaillant dans un secteur surveillé par la PAF, les services maritimes, la douane, etc., ils se trouvent confrontés à de nombreuses contraintes. « On est énormément limité sur la quantité de poisson qu’on peut pécher » raconte Ben Cheik, responsable des pêcheurs sur la zone de Koungou. Il souligne également l’absence de coordination compréhensible : les pêcheurs se font contrôler sans cesse par plusieurs structures à la fois, rendant impossible l’identification de l’autorité réelle des contrôles.
Ces contraintes s’ajoutent aux problèmes déjà existants, notamment dans les domaines administratif et financier. » La plupart des pêcheurs à Mayotte n’ont pas de bac +10, ils ont du mal à pallier ces problèmes-là. » confie Andhuime Mohamed, pêcheur professionnel dans la commune de Sada. Il précise que les pêcheurs consomment jusqu’à 1 000 litres de carburant par mois, sans bénéficier d’aides financières réelles. Avec l’élection du nouveau président du syndicat, il espère que les premiers changements seront bientôt mis en place. « L’activité, ce n’est pas juste aller en mer , il faut aussi gérer les cotisations sociales, payer les employés, établir les fiches de paie et s’occuper des paperasses bancaires. Avoir un secrétaire ou un comptable pourrait vraiment nous soulager. » explique Andhuime Mohamed.
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