Une augmentation marquée de l’activité sismique de type « Longue Période » est observée à l’est de Mayotte depuis le 11 décembre. Dans un communiqué exceptionnel publié ce 18 décembre, le Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (REVOSIMA) fait état d’une succession d’essaims sismiques, sans pour autant évoquer de scénario éruptif à court terme.
Au total, au moins 287 séismes de type Longue Période (LP) ont été enregistrés entre le 11 et le 18 décembre, répartis en 14 essaims distincts. Ces événements, de faible magnitude, n’ont pas été ressentis par la population. Ils sont localisés à une dizaine de kilomètres à l’est de Petite-Terre, dans une zone déjà bien connue des scientifiques, entre le nord-est du Fer à Cheval et le sud-est de la Couronne, à des profondeurs comprises entre 25 et 40 kilomètres.
Les séismes LP, expliquent les volcanologues, sont généralement associés à des mouvements de fluides en profondeur, probablement magmatiques, ou à des réajustements de pression entre différentes zones de stockage du magma. À Mayotte, ce type de sismicité est suivi de près depuis le début de la crise sismo-volcanique en 2018. Sur l’ensemble de la séquence récente, seuls deux signaux de type Très Longue Période (VLP) ont pu être identifiés avec certitude, les 15 et 18 décembre.
Autre élément notable : au sein de chaque essaim, les séismes ont tendance à migrer vers des profondeurs plus importantes, à une vitesse estimée à environ 4,5 mètres par seconde. Un phénomène déjà observé par le passé, qui serait lié non pas à une remontée rapide du magma, mais plutôt à la propagation d’ondes de pression en profondeur.
Selon le REVOSIMA, cette séquence représente le deuxième pic d’activité LP le plus important depuis la fin de l’éruption sous-marine de Fani Maoré en décembre 2020, après celui de l’été 2021. Toutefois, les scientifiques se veulent rassurants : la localisation, la profondeur et les mécanismes observés sont similaires à ceux déjà connus, sans évolution indiquant une propagation vers la surface.
En parallèle, des mesures menées en mer à l’aide d’un planeur sous-marin (glider), entre le 12 et le 15 décembre, n’ont révélé aucune anomalie dans la colonne d’eau, notamment en concentrations de CO₂ et de méthane dissous. Si l’hypothèse de nouvelles émissions de fluides sous-marins ne peut être totalement exclue, aucun lien direct n’a été établi à ce stade avec la sismicité actuelle.
Le REVOSIMA assure poursuivre une surveillance attentive et renforcée de la situation. À ce stade, cette hausse de l’activité sismique, bien que significative, ne présage pas nécessairement d’une reprise de l’activité volcanique au large de Mayotte.
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