Cavani M’tsapéré : Des grilles de caniveaux volées pour la fabrication de marmites

À peine huit mois après la livraison du chantier de réfection des caniveaux et de pose de grilles à Cavani M’tsapéré, une situation absurde et alarmante s’impose : les grilles en aluminium, censées sécuriser les caniveaux et améliorer le cadre urbain, commencent déjà à disparaître. Ce qui représente un réel danger pour la population. Pire encore, il semble que certains artisans les rachètent pour la fabrication de marmites et piques à brochettes. Le coût du chantier ? Environ 100 000 euros, financés par l’argent des contribuables. Une somme qui, en quelques mois, semble déjà avoir été jetée par les fenêtres.

La Cadema, maître d’ouvrage de ce projet livré en mai 2025, se retrouve aujourd’hui face à une situation embarrassante. “Si rien n’est fait pour sécuriser et fixer ces grilles, dans quelques jours, il n’en restera probablement plus aucune”, prévient un riverain. La perspective de relancer un nouvel appel d’offres pour refaire le chantier, va devoir s’imposer surtout en cette période de la saison des pluies (Kash-Kazi). L’argent public, censé servir à l’intérêt général, va être, encore une fois, bêtement gaspillé.

Cette mésaventure n’est pas un cas isolé dans notre cher département. Elle illustre un problème récurrent dans la gestion des infrastructures : des projets coûteux sont lancés, mais leur suivi, leur entretien et la prévention contre le vandalisme ou le vol restent dramatiquement insuffisants.

Au-delà du gaspillage, cette situation soulève de sérieuses questions sur la gouvernance locale et le contrôle des projets publics. Comment justifier qu’après des mois de planification et des dizaines de milliers d’euros dépensés, un chantier puisse être réduit à néant par quelques vols opportunistes ? Pourquoi aucun dispositif de fixation ou de protection n’a été prévu dès l’origine pour protéger ce qui représente pourtant un investissement conséquent ?

Soldat
Journaliste

Soidiki Mohamed El Mounir, connu sous le nom de "Soldat", est une figure du journalisme mahorais. Après ses débuts à la fin des années 1980 au sein du magazine Jana na Léo, il participe à l’aventure du Journal de Mayotte, premier hebdomadaire de l’île, avant de rejoindre le Journal Kwezi. En 2000, il cofonde la Somapresse, société éditrice de Mayotte Hebdo et Flash Infos, contribuant ainsi à structurer et enrichir le paysage médiatique de Mayotte.

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