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Conflit social à Mayotte : Rien ne va plus entre les pompiers et leur directio

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Les conflits s’enchaînent entre le syndicat des pompiers de Mayotte, SNSPP-PATS 976 et la direction du SDIS. Menace d’une grève illimitée, accusation de discrimination raciale, la tension est palpable entre les deux partis.

On pourrait croire que tout a commencé le jour où la caserne de pompiers de Kahani a été vandalisée au mois de mai. Ce jour-là, les pompiers en colère avaient mis en cause leur direction qui aurait laissé à l’abandon le site sans aucune sécurité. En réalité, ce conflit remonte à plusieurs années. “Depuis 2012, on nous a promis de vraies rénovations mais ça n’a pas été fait. On continue sur du provisoire. Le mobilier est devenu très vétuste, il tombe tout seul. Il y a des trous partout, les rats et les poules s’en donnent à cœur joie, c’est devenu invivable”, dénonce Abdoul Karim Ahmed Allaoui, président du syndicat SNSPP-PATS 976. L’agression du 10 mai a été la goutte de trop, puisque les malfaiteurs sont entrés par le portail qui ne se fermait plus depuis des mois. Des discussions ont été enclenchées entre les représentants du personnel et la direction du SDIS, mais le 30 juin, le SNSPP-PATS 976 a déposé un préavis de grève car selon son président “il n’y a que des promesses et rien de concret”. Une version contestée par le colonel Fabrice Terrien, directeur du SDIS, qui indique que de tels propos visent à tromper les gens. Une solution provisoire a été apportée au portail, il bénéficie désormais d’une “fermeture fiable” selon lui. Le portail en question est désormais fermé grâce à une grosse chaîne et un cadenas robuste. “Nous sommes conscients que ce n’est pas suffisant, mais pour le long terme nous avons programmé un projet pour reconfigurer totalement le site de Kahani. La caserne sera remise à neuf d’ici deux ans”, affirme le directeur du SDIS. Ce projet n’est pourtant pas au goût du syndicat SNSPP-PATS 976 qui est à l’origine du préavis de grève et qui aurait boycotté les réunions. “Il y avait une réunion le 19 juin, ils ne sont pas venus. Nous avons convoqué à nouveau tout le monde le 25 juin. Nous avons présenté le rapport, il a été validé à l’unanimité par tous les partis, y compris ceux qui appellent à la grève, et le 30 juin nous avons reçu un préavis de grève qu’on ne comprend pas”, déclare le colonel Fabrice Terrien. Il avoue également être dans l’embarras parce que le processus est lancé et l’appel d’offres sera mis sur le marché sous peu. Les pompiers veulent de nouvelles négociations, au cas contraire, ils entreront en grève illimitée à partir du 8 juillet.

Discrimination ou manque d’initiative ?

La caserne de Kahani n’est pas la seule source de conflit entre le SNSPP-PATS 976 et l’administration du SDIS. Le syndicat accuse également la direction de faire une différence raciale entre trois sapeurs-pompiers qui partent à la retraite. “La direction a choisi de faire une cérémonie pour les deux Métropolitains mais pas pour le Mahorais. Cela montre encore une fois à quel point notre direction méprise les pompiers mahorais. Elle cherche à nous diviser parce que lorsqu’il s’agit des Mahorais, notre hiérarchie est insensible mais quand ce sont les autres elle s’active”, accuse Abdoul Karim Ahmed Allaoui. Le président du syndicat y voit là une provocation et une insulte envers les sapeurs-pompiers d’origine mahoraise. La direction se dit indignée par la tournure que prend le débat. Selon le directeur du SDIS, si une cérémonie n’a pas été organisée pour le Mahorais qui part à la retraite, c’est tout simplement car la demande n’a pas été faite. “C’est déplacé de parler de conflits ethniques. La prise d’initiative revient au chef de caserne ou chef de service. Celui des deux collègues métropolitains qui partent à la retraite nous a notifié sa volonté d’organiser une cérémonie, chose qui n’a pas été faite par le chef de caserne du retraité mahorais. Nous ignorons les raisons mais s’il l’avait fait nous l’aurions aussi accompagné”, souligne le colonel Fabrice Terrien. Ce dernier rappelle qu’il est encore temps d’organiser une cérémonie pour le troisième retraité à condition que son supérieur en fasse la demande.

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