Médecin mahorais de retour au pays. A 32 ans, Raphaël Maoulida est devenu docteur en médecine générale en métropole. Il a toujours eu cette envie de servir la population et revient sur l’archipel pour soigner les mahorais.
Un enfant du pays
Le jeune médecin est de retour à Mayotte, son île natale. « Je suis originaire de Tsingoni, j’ai fait toute ma scolarité ici. Je cherchais à être le plus utile possible pour la société. C’est aussi une façon de se sentir », nous confie-t-il.
Le jeune médecin connaissait bien le domaine médical, avant même d’en faire ses études. « J’avais un bon exemple de voie à suivre car mon père est médecin. J’ai pu voir que cette activité était très bénéfique pour la population, je sentais que j’étais capable de le faire. Je voyais l’utilité dès le plus jeune âge, ça a retiré un frein psychologique », explique-t-il.
Les études de médecine durent de longues années, il faut être travailleur, persévérant et probablement très passionné. « Après le bac, à 17 ans, je me suis envolé vers la métropole pour y suivre mes études de médecine à Dijon. » Ce fut une période décisive pour le jeune mahorais débarqué en métropole même si « tous les mahorais sont dans le même cas », loin de leur île natale, relative-t-il.
Un long parcours pour devenir médecin
Ce parcours de jeune médecin est passé par de nombreuses étapes, entre l’Est de la France et l’archipel mahorais. « J’ai passé le concours, l’internat, puis j’ai choisi médecine générale, avant de passer ma thèse cette année à Reims. » Ce parcours académique a été jalonné de nombreuses stages et période de remplacement. « J’ai passé ma thèse cette année et, entre temps, j’ai réalisé des remplacements. Ça a confirmé ma volonté et mon envie de contribuer au développement de mon île natale. »
« J’exerce aujourd’hui en libéral en collaboration avec un médecin à Combani. » Auparavant, « j’ai pu effectuer des remplacements à Ouangani et à Haut-Vallon ».
La façon d’apporter des soins peut être différent entre Mayotte et la métropole. « J’ai été formé pour soigner en métropole. Ici nous rencontrons beaucoup de consultations pédiatriques ou de maladies anciennes, comme la typhoïde, la lèpre ou la leptospirose, que nous avons étudié en cours. C’est une façon d’acquérir de l’expérience. »
Le retour au pays
Après avoir passé de nombreuses années en métropole, Raphaël Maoulida entend bien revenir durablement à Mayotte. « Je parle mahorais donc ça facilite beaucoup le contact avec de nombreux patients, surtout des anciens, qui sont contents d’avoir quelqu’un avec qui parler et qui comprend précisément leurs paroles. »
La pratique de la médecine à Mayotte nécessite de s’adapter et de renforcer l’accompagnement. « A cause de manque de moyens criants, nous sommes amenés à approfondir l’accompagnement, à nous débrouiller sans spécialiste et à pousser un peu plus la prise en charge. »
Suite à l’obtention de son doctorat avec félicitations et honneurs du jury, Raphaël Maoulida, clôt donc son cycle d’études, débuté il y a presque 15 ans, et vient donc rejoindre la quarantaine de médecins présents à Mayotte.