À 35 ans, psychologue de profession et mère de deux enfants, Bibi Hadidja Madi-Assani se prépare à franchir un nouveau cap : celui de la politique. Installée depuis une 10 ans à Chiconi, elle sera candidate aux élections municipales de mars 2026 sous la bannière des Républicains. Avec un slogan en shimahorais, « Koundra tsika tani tsika » (« construisons notre terre « ), la jeune femme entend proposer une alternative fondée sur la cohésion sociale, la sécurité et l’engagement citoyen.
C’est dans le sillage du cyclone Chido, qui a durement frappé Mayotte le 14 décembre 2024, que sa démarche a pris forme. « Ayant vécu à La Réunion, je connaissais la culture du cyclone et je m’étais préparée. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’on soit laissés seuls. On a manqué de dignité. Cette colère, je veux la transformer en action politique« , confie-t-elle.
Déjà active dans le milieu associatif, Bibi Hadidja Madi-Assani a vite constaté les limites de l’action citoyenne. « Les associations ne suffisent pas : au bout du compte, ce sont les responsables politiques qui décident« , estime-t-elle.
Une héritière de la culture politique locale
Originaire d’une lignée Soroda proche de Bamana, la candidate revendique un héritage marqué par la politique : quatre maires figurent déjà dans son arbre généalogique. « Dans les familles, il y en a qui sont shegué, il y en a qui sont moulidi, d’autres daïras. Chez moi, la politique est une culture familiale« , glisse-t-elle avec humour.
Se réclamant d’une » droite gaulliste et républicaine « , Bibi Hadidja Madi-Assani défend une approche à la fois sociale et sécuritaire.
« À Mayotte, ce n’est pas dans notre culture d’attendre qu’on nous donne tout : c’est plutôt aide-toi et le ciel t’aidera. » Elle alerte sur la fracture grandissante entre la jeunesse et les adultes : « Les politiques ont leur part de responsabilité, car à force de vouloir tout faire à la place des gens, on leur enlève leur capacité d’agir. »
Depuis sa permanence située sur la rocade de Chiconi, la candidate appelle les habitants à rejoindre son projet : « Notre bien-être passe par la politique. Je crois en la moralité de la vie publique. » Sa liste reste en cours de constitution, mais une chose est sûre : à Chiconi, il faudra compter sur elle en 2026.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.