Anchya Bamana appelle l’État à respecter ses engagements envers Mayotte

Anchya Bamana, députée de Mayotte, s’est jointe à quatorze élus d’Outre-mer pour alerter Sébastien Lecornu sur l’absence de dialogue avec les ministres concernés avant le débat budgétaire 2026. Dans leur courrier du 24 octobre 2025, ils dénoncent les coupes dans les budgets ultramarins, perçues comme un mépris envers leurs territoires. À la suite de cette démarche, une rencontre avec le gouvernement est prévue ce 29 octobre.

Flash-Info : Au travers d’une lettre, vous avez souhaité alerter le gouvernement sur la situation budgétaire des Outre-mer. Qu’est-ce qui vous a poussée, avec vos collègues, à entreprendre cette démarche commune ?

Anchya Bamana : Les discussions sont en cours pour le budget 2026. Les Outre-mer ont été touchés par les coupes budgétaires. L’État cherche à faire des économies. Nous avons signé un courrier commun — quinze députés, des DROM et des COM — pour plaider nos besoins spécifiques, liés aux difficultés de développement, d’aménagement et d’infrastructures. Nous serons donc reçus demain à Bercy pour en discuter.

F.I. : Quels axes devraient être prioritaires pour permettre encore le développement de Mayotte aujourd’hui ?

A.B. : Nous avons connu une calamité reconnue par l’État en décembre 2024, appelée Chido. Le gouvernement Bayrou a acté la loi permettant que nous puissions bénéficier de 4 milliards d’euros à partir d’aujourd’hui et jusqu’en 2031. Il faut qu’une partie de cette somme soit répartie au moins annuellement pour que nous puissions entamer le développement de Mayotte, dans le cadre des différents projets actés par l’article 1er de la loi Projet Mayotte, avec un tableau récapitulatif des financements et des investissements prévus. Cette loi a été promulguée en août.

F.I. : Peut-on encore espérer un alignement avec la métropole ?

A.B. : Si déjà l’État pouvait fournir ce qu’il peut pour cette année 2026, dans le cadre de la refondation de Mayotte… Ce qui est écrit, fléché, avec des montants, doit être effectivement mis en œuvre. Au-delà de cela, il faut faire valoir la question des retraites : permettre aux 3 500 retraités de Mayotte de bénéficier d’une prestation leur assurant de vivre dignement. À Mayotte, il y a aussi la question de l’eau : il faut des financements supplémentaires pour accélérer la sécurisation de l’approvisionnement en eau. Quand il y a une insécurité sanitaire, c’est une insécurité de vie. L’État se doit de protéger la population.

F.I. : Le vote du budget sera soumis au débat parlementaire. Ne craignez-vous pas qu’un nouveau rejet entraîne une censure du gouvernement et plonge à nouveau le pays dans une crise politique inextricable ?

A.B. : Au-delà de la crise, le gouvernement a acté 4 milliards pour Mayotte sur six ans. À minima, ce gouvernement Lecornu 2 devrait inscrire ces 4 milliards, divisés par 6, dans le budget 2026-2031. Or, le gouvernement n’est pas clair sur ce point. Il n’a pas tenu ses promesses.

 

Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.

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