Il est 6 h 30, la grille du collège de Bandrélé vient de s’ouvrir et déjà, les premiers élèves franchissent le portail. Dans la lumière orangée du matin, M. Bouasla est là, il vérifie un à un les carnets de correspondance des élèves qui entrent dans l’établissement. Les couvre-chefs disparaissent aussitôt dans les sacs : chacun connaît la règle, forgée après des bagarres pour une simple casquette transformée en trophée de village. Le CPE scrute, échange un mot, demande aux filles de réajuster les châles. Rien ne lui échappe. Ce rituel d’entrée, banal en apparence, dit tout de son rôle : poser le cadre, assurer la sécurité, préparer les conditions pour que la journée commence sans heurts.
Un peu plus tard, il accompagne une mère et son fils vers son bureau. Le garçon est convoqué pour absentéisme. Ici, joindre les parents n’est jamais simple : numéros de téléphone qui changent tous les deux mois, appels qui ne passent pas dans certains villages, familles sans papier qui refusent de…
Passionnée par la petite et la grande histoire d'hier et d'aujourd'hui j'aime raconter le quotidien des personnes qui fondent un territoire.