Depuis le 8 octobre, l’eau distribuée à Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua, est déclarée non conforme par la SMAE. Une annonce qui ne surprend guère les habitants, habitués depuis des années à une eau trouble et difficilement consommable. Entre méfiance, restrictions et colère, le quotidien des riverains devient de plus en plus compliqué.
“C’est une eau en laquelle nous n’avions plus confiance de toute façon”, soupire un commerçant de Dzoumogné. Depuis ce mercredi 8 octobre, La Société mahoraise des eaux (SMAE) a annoncé que l’eau du village, située dans la commune de Bandraboua, n’était plus conforme à la consommation.
Pour beaucoup d’habitants, ce n’est pas une surprise. “Depuis plusieurs années déjà, l’eau a une couleur marron”, raconte le commerçant. “Je préfère la congeler avant de la boire, c’est la seule manière pour moi de la rendre plus propre.”
La SMAE recommande pourtant de faire bouillir l’eau. C’est la meilleure manière de la stériliser avant toute consommation. Des contrôles sanitaires doivent être effectués dans les prochains jours pour confirmer le niveau de contamination.
La mairie prise de court
Du côté de la mairie, la surprise est totale. “Nous avons appris la nouvelle en même temps que les médias”, reconnaît le directeur général des services (DGS) Minihadji Mourtadhoi. Le maire de la commune se trouvant hors territoire. “On a été obligés d’amener de l’eau dans les écoles pour les élèves, mais c’est toute la population qui est concernée. Il faudrait que l’État et la SMAE mettent à disposition des packs d’eau pour les habitants.” poursuit-il.
En attendant, chacun s’organise comme il peut. “Je dépense environ cent euros en bouteilles d’eau chaque mois”, témoigne Mina Moussa*, croisé à la sortie d’une pharmacie. “Ensuite, je fais des réserves comme tout le monde, on n’a pas le choix.”
Une retenue collinaire sous tension
Ironie du sort, Dzoumogné abrite pourtant l’une des deux seules retenues collinaires en activité sur l’île. Un aménagement ouvert, à tous. Certains riverains accusent d’autres habitants de s’y baigner. L’eau de cette retenue est ensuite acheminée vers un centre de traitement avant de revenir au village.
En plus de cette alerte sanitaire, la commune de Bandraboua subit également les nouveaux tours d’eau, avec des coupures de 24 heures toutes les 48 heures. Une situation qui alimente l’exaspération des habitants, contraints de jongler entre pénurie et méfiance.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.