La laiterie de Mayotte robotise sa production avec l’aide de l’Europe

La laiterie de Mayotte a inauguré ce mercredi sa nouvelle ligne de production « high tech », financée grâce au soutien du Groupement d’Intérêt Publique de l’Europe à Mayotte (GIPEAM). Cette robotisation permet une augmentation sans précédent de la vitesse de production tout en réduisant la pénibilité pour les employés qui, de manutentionnaires, sont devenus « pilotes de machines ».

La laiterie de Mayotte a inauguré « officiellement » sa nouvelle ligne de production de yaourts ce mercredi matin. Les deux lignes de conditionnement, qui produisaient 6000 pots par heure, ont été remplacées par une seule, qui produit quant à elle 16 000 pots par heure. Une augmentation considérable de la vitesse de production venant répondre à l’augmentation de la demande et permettant de « continuer à fabriquer à Mayotte des produits frais en quantité suffisante » comme nous l’indique le communiqué de presse.

Initié en 2019, ce projet avait également pour objectif d’améliorer l’ergonomie des postes de travail et d’optimiser les consommations d’eau et d’énergie. « Nous avons gardé tous nos employés en les faisant monter en compétence », explique Emmanuel Clerc, le directeur de la laiterie. « Au lieu de déplacer et porter les produits à la main, désormais ils ont appris à piloter des machines automatisées », détaille-t-il. C’est en effet « la mise en casiers et palettes » qui a été robotisée, allégeant la pénibilité du travail pour les employés.

Un projet financé à 30% par le GIPEAM

Cette robotisation a nécessité un an de travaux et a coûté 3,3 millions d’euros. Environ 30% de cette somme, soit 1,1 million d’euros a été financée par le Groupement d’Intérêt Public de l’Europe à Mayotte (GIPEAM) via le fond FEDER. Ce mercredi matin, Emmanuel Clerc et Soilihi Moukhtar, le directeur du GIPEAM ont signé une dernière convention d’accord pour ce projet, la première ayant été signée en 2022. « De notre côté, nous nous engageons à conserver les machines pendant au moins 5 ans, mais en réalité nous les garderons une quinzaine d’années car c’est un lourd investissement, et de son côté le GIPEAM s’engage à nous verser les fonds promis », détaille le directeur de la laiterie. En réalité, et c’est le fonctionnement du système des fonds européens, la laiterie a dû avancer les frais et l’Europe lui remboursera une partie de l’investissement ensuite. Cela explique que la chaîne de production était déjà installée et opérationnelle ce mercredi matin.

« Cette robotisation s’inscrit dans le cadre de notre volonté de modernisation de la laiterie. De mécanique, la chaîne de production est passée en numérique. Plus aucune manipulation manuelle n’est donc nécessaire. Les 8 employés qui travaillaient sur les 2 anciennes lignes de production, travaillent désormais sur la nouvelle, mais en pilotant cette fois les machines », explique Emmanuel Leclerc, qui précise que la signature de la convention avec l’Europe implique également un engagement à stimuler l’emploi à moyen terme. « Mais ce sera un peu plus tard, dans le domaine de la distribution des yaourts. Il nous faudra tout d’abord investir dans une flotte de camions », a-t-il conclu.

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Journaliste

Nora Godeau est journaliste indépendante à Mayotte. Elle couvre les enjeux sociaux, culturels et environnementaux du territoire, avec une attention particulière portée aux voix locales et aux initiatives de terrain.

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