Habitués à empêcher les prisonniers de sortir, ce sont les surveillants eux-mêmes qui bloquent l’entrée de la prison de Majicavo depuis 7 heures ce lundi matin. Assis sur des chaises de camping, un feu de pneus et de palettes à l’entrée, ils tiennent leur piquet dans une ambiance à la fois détendue et déterminée.
À 9h30, ils ont laissé entrer le directeur pour participer à une visioconférence avec l’administration centrale et les représentants syndicaux. Quinze minutes plus tard, un fourgon de gendarmerie s’est présenté « pour prendre la température« . « Il fait chaud, 30 degrés au soleil », ont rétorqué les grévistes, taquins. Peu après, deux camions de livraison de nourriture ont pu franchir le portail, après un débat animé entre grévistes. « On va leur donner de la force pour nous tuer« , s’insurge l’un d’eux, calmé par un syndicaliste pour qui cette livraison n’a aucune incidence sur la mobilisation.
Derrière cette grève, les revendications s’accumulent. Les agents dénoncent une surpopulation carcérale qui rend leur travail dangereux : « On se retrouve à gérer un établissement qui est fait pour 278 détenus, or on en a jusqu’à 610. » « À la maison d’arrêt, il y a 4 détenus par cellule. Au niveau du centre de détention, cela monte jusqu’à six. On a six détenus dans neuf mètres carrés alors que la loi en prévoit deux. Lorsque les collègues ouvrent la porte, le rapport de force est inversé. La situation est explosive. Toute ouverture de porte est compliquée pour…