À 35 ans, psychologue de profession et mère de deux enfants, Bibi Hadidja Madi-Assani se prépare à franchir un nouveau cap : celui de la politique. Installée depuis une décennie à Chiconi, elle sera candidate aux élections municipales de mars 2026 sous la bannière des Républicains. Avec un slogan en shimahorais, « Koundra tsika tani tsika » (« construisons notre terre »), la jeune femme entend proposer une alternative fondée sur la cohésion sociale, la sécurité et l’engagement citoyen.
Une vocation née après Chido
C’est dans le sillage du cyclone Chido, qui a durement frappé Mayotte en 2019, que sa démarche a pris forme. « Ayant vécu à La Réunion, je connaissais la culture du cyclone et je m’étais préparée. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’on soit laissés seuls. On a manqué de dignité. Cette colère, je veux la transformer en action politique », confie-t-elle.
Déjà active dans le milieu associatif, Bibi Hadidja Madi-Assani a vite constaté les limites de l’action citoyenne. « Les associations ne suffisent pas : au bout du compte, ce sont les responsables politiques qui décident », estime-t-elle.
Une héritière de la culture politique locale
Originaire d’une lignée soroda proche de Bamana, la candidate revendique un héritage marqué par la politique : quatre maires figurent déjà dans son arbre généalogique. « Dans les familles, il y en a qui sont shegué, il y en a qui sont moulidi, d’autres daïras. Chez moi, la politique est une culture familiale », glisse-t-elle avec humour.
Une droite sociale et sécuritaire
Se réclamant d’une « droite gaulliste et républicaine », Bibi Hadidja Madi-Assani défend une approche à la fois sociale et sécuritaire. « À Mayotte, ce n’est pas dans notre culture d’attendre qu’on nous donne tout : c’est plutôt aide-toi et le ciel t’aidera. » Elle alerte sur la fracture grandissante entre la jeunesse et les adultes : « Les politiques ont leur part de responsabilité, car à force de vouloir tout faire à la place des gens, on leur enlève leur capacité d’agir. »
Depuis sa permanence située sur la rocade de Chiconi, la candidate appelle les habitants à rejoindre son projet : « Notre bien-être passe par la politique. Je crois en la moralité de la vie publique. » Sa liste reste en cours de constitution, mais une chose est sûre : à Chiconi, il faudra compter sur elle en 2026.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.