STM, une sortie de crise à formaliser ce mardi

Une semaine de désordre dans le fonctionnement du territoire s’achève par la signature d’un document d’engagement. Il acte l’ouverture d’une série de réunions de concertation et la suspension d’un marché, celui du réseau de bus interurbain et de la billetterie multimodale. Les mouvements de barges ont repris le cycle habituel depuis samedi dernier.

Après une semaine de forte agitation, les rotations de barges entre Mamoudzou et Dzaoudzi ont pu reprendre leur rythme habituel en fin de semaine dernière. Les négociations avec le Conseil Départemental de Mayotte, qui s’étaient poursuivies en milieu de semaine, ont enfin connu un dénouement le 14 août 2025 après que les représentants syndicaux FO du STM ont été reçus dans la « salle DRH » par Abdoul Kamardine (conseiller délégué à l’innovation administrative et au dialogue social). Cette grève étant impopulaire au sein de l’opinion publique pour les deux parties, il fallait absolument négocier un compris de fin de crise. Et ce fut le cas ! La rencontre se veut le prélude à d’autres réunions de concertations en vue de chercher des solutions appropriées aux problèmes soulevés par la grève du 12 août. Un premier rendez-vous a même été programmé pour ce mardi 19 août.

En contrepartie « d’un engagement unilatérale de suspension d’un marché » les représentants des agents de la Direction des Transports Maritimes (STM) en grève depuis lundi dernier ont accepté de suspendre leur mouvement et de reprendre le travail. Il était grand temps ! A vrai dire cette grève devenait impopulaire, incompréhensible pour les usagers et surtout, au regard des éléments contextuels, paraissait davantage comme un usage abusif d’un levier de pression aux seules fins de protéger un petit groupe d’individus « qui pourraient avoir des choses à se reprocher » et pas uniquement pour défendre des acquis socioprofessionnels. En effet, à y regarder de plus près, le devenir de ce service public n’est nullement menacé de privatisation et, dans tous les cas de figures, rien qui puisse présager qu’un agent puisse être abandonné sur « le trottoir ». En pareilles circonstances, le département a toujours su créer les conditions d’un redéploiement au sein de ses services pour les agents désireux de poursuivre leurs carrières dans la fonction publique. Et même pour ceux qui choisissent l’aventure avec un nouveau repreneur, une passerelle de quelques années a toujours été laissée pour leur permettre de rejoindre les services du département au cas où l’expérience du privé s’avérait inintéressante pour eux. Le public qui n’est pas dupe de cela a préféré ravaler sa salive et classer ce mouvement de grève dans le panier du droit de grève abusivement utilisés par certains, alors qu’il reste un instrument indispensable dans une société démocratique et un pays de droits comme la France. Quoi qu’il en soit, le département de Mayotte a choisi de privilégier le dialogue interne en acceptant de suspendre « l’exécution du marché litigieux par la signature d’un ordre de suspension de l’ordre de service n° 1 émis sur la mise en service du réseau, conformément à l’article 6.3 du CCP ». Il réaffirme également ce qu’il n’a jamais cessé de clamer depuis l’annonce de la probabilité d’une grève pour lundi 12 août 2025, qu’il n’a jamais été question de privatiser le STM, ni de se séparer d’un seul de ses agents.

Le document d’engagement paraphé par Abdoul Kamardine accorde également aux grévistes le seul point de légitimité de leur action, à savoir, que le CDM n’entreprendra rien dans ce dossier sans engager une concertation préalable avec les agents ou les représentants du personnel. En outre, des discussions approfondies seront menées sur la politique départementale de transport interurbain et de la gestion de la billetterie. Autre assurance (et non des moindres) donnée aux agents grévistes, « aucune prestation ne sera réalisée au titre du marché suspendu et aucun ordre de service ou exécution ne sera demandé ». Voilà de quoi rassurer les usagers quotidiens de la barge, en particulier ceux et celles qui prennent l’avion en cette fin de vacances estivales.

Journaliste politique & économique

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