Des organisations patronales et la chambre de commerce de l’Union des Comores se disent favorables à la mise en place de mesure interdisant aux étrangers d’accéder à certains commerces, en dépit de l’opposition affichée par des personnalités qui crient au populisme.
Depuis quelques semaines, le débat enflamme les réseaux sociaux, notamment, Facebook. Des gens appellent ouvertement l’État à retreindre certains commerces aux étrangers. Le fer de lance de cette mesure est l’ancien ministre de la justice et de la fonction publique, Fahmi Said Ibrahim. L’avocat a réitéré sa proposition, il y a quelques jours, après que la présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassani a officiellement annoncé, le 31 juillet, l’interdiction aux non tanzaniens la propriété et l’exploitation de 15 secteurs. Le géant de l’Afrique de l’Est de 68 millions d’habitants veut réserver les salons de coiffure, les agences de transfert d’argent aux nationaux pour « protéger » les petits commerces locaux. L’ex-chef de la diplomatie comorienne, Fahmi, lui plaide presque la même chose aux Comores mais seulement le petit commerce. Il rappelle que des pays appliquent déjà une telle politique. « Aux Comores, les étrangers qui exercent le commerce sont très nombreux. Il y a ceux que l’on remarque de par leurs origines, les Indiens et les Arabes par exemple, mais il y a aussi ceux qui se fondent dans la masse. Nos cousins malgaches, tanzaniens et autres Africains sont très, très nombreux à exercer le commerce. Certains viennent même avec un visa de touriste. Le vrai problème, c’est qu’ils sont, pour la plupart, protégés par un cartel de politiciens », rappelle d’emblée Fahmi. Jusqu’ici, aucune loi n’interdit aux étrangers une quelconque activité commerciale. Selon un juriste de la place, pour restreindre la liberté d’entreprendre qui est un principe constitutionnel, un arrêté ne peut pas faire l’affaire. En tout cas l’Union des chambres des commerce des Comores soutient « un patriotisme » économique et commerciale ainsi qu’une préférence nationale pour les activités commerciales…
Journaliste presse écrite basé aux #Comores. Travaille chez @alwatwancomore
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